CONSÉQUENCES DE LA DÉVALUATION DU FRANC CFA SUR LES PENSIONS VERSÉES PAR LES CAISSES DE SÉCURITÉ SOCIALE DES PAYS D'AFRIQUE FRANCOPHONE AUX RESSORTISSANTS FRANÇAIS.




J'ai été saisi au début de l'année 1996 par de nombreux compatriotes ayant travaillé dans les pays d'Afrique francophone et qui, à ce titre, bénéficient de pensions servies par les régimes de sécurité sociale de ces États.

La dévaluation du franc CFA intervenue le 1er janvier 1994 a diminué de moitié la valeur, en francs français, des prestations qui leur sont versées.

Les titulaires de pensions africaines qui subissent ainsi une perte brusque et importante de leur pouvoir d'achat ont sollicité mon aide pour régler leurs difficultés.

Or, il s'agit là de réclamations qui portent sur les conséquences de la politique générale du Gouvernement et, de ce fait, n'entrent pas dans le champ de ma compétence tel que défini par la loi du 3 janvier 1973 modifiée.

Pour autant, le problème soulevé par mes compatriotes m'est apparu particulièrement préoccupant.

Si le dispositif d'aide forfaitaire exceptionnelle mis en place par le Gouvernement pour l'année 1994 a permis d'atténuer temporairement les difficultés rencontrées par les pensionnés les plus défavorisés, il n'a toutefois pas réglé la question au fond.

C'est pourquoi j'ai tenu à appeler particulièrement l'attention du Premier ministre et des différents ministres concernés (Travail et Affaires sociales, Affaires étrangères, Coopération et Budget) afin que des solutions équitables puissent être apportées à ces situations dans les meilleurs délais.

Les précisions suivantes m'ont été communiquées en réponse.

Le Gouvernement n'a pas décidé d'étendre le mécanisme d'aide exceptionnelle au-delà du 31 décembre 1994, non seulement pour des raisons budgétaires évidentes, mais aussi parce que la pérennisation d'un système - exceptionnel - pouvait entraîner des demandes identiques de la part de compatriotes vivant dans des pays à monnaie dévaluée.

Néanmoins, à la demande du Premier ministre, une mission auprès des caisses africaines a été conduite par l'Inspection générale des Affaires sociales (IGAS), avec le concours des services des ministères des Affaires étrangères et de la Coopération. Elle avait pour objet de procéder à une évaluation des effectifs actuels et futurs des pensionnés concernés, des prestations sociales en cause et des difficultés rencontrées.

Le rapport soumis aux autorités de tutelle étant en cours d'expertise, je reste, bien sûr, attentif aux conclusions qui seront dégagées.


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