Année 1981


L'INFORMATION ADMINISTRATIVE
Etude et réflexions




Le Médiateur, intermédiaire privilégié entre l'administration et les administrés, constate dans l'extrême diversité des affaires qui lui sont soumises des dénominateurs communs d'origines et de causes :
- Défauts intrinsèques aux textes législatifs et réglementaires,
- complexité et multiplicité des procédures administratives,
- lenteur des juridictions administratives,
- inexécution des décisions de justice par certaines administrations centrales et collectivités locales :
- absence ou insuffisance d'information des administrés sur leurs droits et leurs obligations.

Ce dernier point faisant l'objet du présent rapport sera abordé dans cette première partie à partir de cas concrets particulièrement significatifs soumis quotidiennement au Médiateur. Nous nous attacherons à relever les défauts d'information qui ont pu conduire administrés et administration à une incompréhension réciproque.

Parmi ces défauts les plus fréquemment rencontrés nous avons pu noter : a)Les difficultés d'accès à l'information sur les procédures et démarches à entreprendre pour bénéficier d'un droit.

Comment "frapper à la bonne porte" et être en possession de la bonne information au moment où l'on en a besoin ?

b) Les défauts liés au contenu de l'information existante sur la réglementation incriminée ; la difficile alliance de la complexité de situations juridiques ou de certains textes réglementaires et la tendance réductrice des messages informatifs. Un administré peut-il être en mesure d'apprécier la portée véritable de dispositions législatives ou réglementaires présentées parfois de façon séduisante ou partielle par les pouvoirs publics et les "médias" ?

c) L'insuffisance ou l'absence d'information permanente des administrés dans leurs relations avec les administrations et organismes publics. Cette information nécessaire à la bonne harmonie des relations administration-administrés doit être assurée par l'administration elle même, tant en aval de la décision à prendre (information sur l'état d'avancement d'un dossier) qu'en amont, par une motivation substantielle et claire des décisions retenues à l'encontre des administrés.

DEFAUTS DE L'INFORMATION : CAS CONCRETS.


a) Accès à l'information.

Monsieur M... dans une lettre au Médiateur (dossier 810811) :

"Monsieur le Médiateur, si je me permets de solliciter vos services aujourd'hui c'est que bien souvent nous ne comprenons pas grand-chose dans les remboursements de la sécurité sociale d'autant plus qu'ils ne fournissent jamais d'explication il n'y a pas de détails. C'est pourquoi je viens vous demander comment une cure thermale pour mon fils est-elle remboursée ?"

Madame V... (dossier 810112) :

"Monsieur le Médiateur,

A la suite d'une hémorragie dans un oeil, je suis devenue titulaire de la carte d'invalidité à 100%. J'ai donc perdu mon emploi. Mal conseillée lors de cet accident, j'ignorais qu'il me fallait le signaler aux assurances sociales..."

Mademoiselle D... (dossier 805507) :

"Monsieur,

J'habite actuellement un logement dans un immeuble en rénovation. Le loyer du logement que l'on me propose en remplacement est le double de celui que je paie actuellement. Je vous demande donc auprès de quels organismes ou hommes de profession il faut que je m'adresse pour connaître mes droits ? ..."

Ces exemples sont significatifs du désarroi dans lequel se trouvent nombre d'administrés pour faire valoir leurs droits.

Pour ces cas soumis au Médiateur et qui trouvent le plus souvent une solution au plan local grâce aux conseils et aux orientations des correspondants départementaux, combien de citoyens sont restés, isolés et démunis face à leurs difficultés ? Combien ont dû ainsi laisser passer leurs droits ?

L'absence d'information des administrés n'est pas toujours aussi flagrante et ne se traduit pas nécessairement aussi clairement. Dans la plupart des cas qui nous sont soumis ce qui est en cause c'est plus l'insuffisance d'information des administrés que son absence ou son inexistence.

Ainsi Mademoiselle G... (dossier 814938) jeune artiste sculpteur, souhaitait être affiliée au régime de la sécurité sociale des artistes. Manifestement informée sur la possibilité que lui offrait l'article L.613.1. du Code de la sécurité sociale, Mademoiselle G... ne l'était pas suffisamment sur ses conditions d'application. Or, toute information ne se limitant qu'à l'énoncé ou à l'affirmation d'un droit sans en préciser systématiquement les conditions d'application et ses limites, est incomplète et engendre le plus souvent désillusion et désenchantement chez les administrés.

Dans le cas de Mademoiselle G... l'affiliation au régime de sécurité sociale des artistes est liée à un certain nombre de conditions : appréciation du critère de commercialisation des oeuvres d'art, détermination du montant du chiffre d'affaires à réaliser. Ces conditions s'avèrent bien souvent sélectives et ont pour effet de rendre difficile l'accès à ce régime aux artistes débutants encore peu connus.

Mademoiselle G... fut donc désagréablement surprise lorsque ce qu'elle pensait être un droit -son droit- lui fut refusé par la caisse primaire de M.... Cette dernière motiva beaucoup trop sommairement sa décision de rejet, ne profitant pas de l'occasion qui lui était donnée de parfaire les connaissances de Mademoiselle G... en lui précisant les conditions à remplir -notamment financières- pour que sa demande fût acceptée.

Sur les indications de la caisse Mademoiselle G... effectuait un pourvoi devant la commission de recours gracieux qui confirmait le refus. Dans sa réponse la commission se contentait de motiver son refus par une reproduction de l'article L.613.1 du Code de la sécurité sociale sans apporter de précisions sur ses conditions d'application. Elle aussi aurait dû profiter de l'occasion pour éclairer véritablement et définitivement Mademoiselle G... en lui fournissant les explications claires et précises qu'elle était tout à fait en mesure d'apporter, d'autant que le refus n'a pas pour origine le texte mentionné mais les dispositions réglementaires prises ultérieurement pour son application.

Certes Mademoiselle G... a la possibilité d'effectuer un nouveau recours, de se pourvoir devant une deuxième commission, de première instance cette fois dans un délai de deux mois, comme le lui précisait la décision de la première commission. Obtiendra-t-elle pour autant l'information qui lui permettra de comprendre le refus de la caisse ?

Les guides, les services d'accueil et de renseignements ne doivent pas être les domaines réservés et uniques de la communication administrative, celle-ci doit être possible à tous les instants de la relation administration-administrés, le courant "informatif" pour être efficace doit être continu.

Les besoins d'information ne sont pas homogènes, les moments, les lieux et les formes retenus pour y répondre ne doivent pas être fixés de manière catégorique et définitive.

L'administration doit pouvoir être en mesure d'adapter sa propre information aux circonstances particulières provoquées parfois par la complexité graduelle de certaines procédures et à la situation des administrés selon les différentes étapes de leurs démarches.

Cette souplesse est nécessaire pour permettre la communication de toute information suffisante à la bonne compréhension des conditions d'obtention d'un droit et des motifs d'une décision de refus.

Dans la situation de Mademoiselle G... les services de la sécurité sociale n'ont pas fait preuve de cette adaptation constante de l'information aux besoins de l'administré, ils n'ont pas eu le réflexe d'information ou d'informateur qui aurait dû s'imposer à eux.

Informer Mademoiselle G... que sa demande d'affiliation devait être préalablement soumise à l'appréciation de certains critères n'entraînait pas des bouleversements, des remises en cause des structures administratives mais supposait un comportement différent des décideurs : favoriser l'information préventive plutôt que les procédures de recours systématiques.

L'accès à l'information administrative suppose que deux impératifs soient auparavant respectés : signalisation et publication des textes et décisions de l'administration.

Ces deux conditions contenues dans la loi du 17 juillet 1978 et précisées par le décret du 22 septembre 1979 continuent de poser un certain nombre de problèmes. Toutes les administrations n'ont pas encore de bulletins officiels au sens où l'entend le décret précité, leur périodicité est très variable, les éditeurs différents (Journaux Officiels - Imprimerie nationale - Ministères) les lieux de consultation divers et insuffisamment signalés. Cette situation qui rend difficile la transparence de l'administration ne peut être que préjudiciable aux administrés et à l'administration elle-même.

Cet accès à l'information administrative est particulièrement délicat lorsqu'un administré doit prendre connaissance des décisions préfectorales ou municipales avant d'entamer une procédure.

Certes ces décisions font l'objet d'une publication légale les mettant théoriquement à la portée des administrés -notifications individuelles - publication aux recueils des actes administratifs de la préfecture - affichage en mairie. Certains arrêtés préfectoraux ou municipaux sont également publiés dans les bulletins municipaux et dans la presse régionale. Malgré tout, ces possibilités ne se révèlent pas toujours d'une particulière efficacité et d'une commodité parfaite pour les administrés. En milieu rural où la préfecture est pour certains à plusieurs heures de transport, où la mairie n'est pas toute proche, ne pas être ignorant de la loi peut relever de l'exploit.

Ainsi Monsieur S ... (dossier 812850) habitant un petit village d'une région particulièrement isolée du sud de la France s'est vu ordonner le 17 février 1981 la destruction d'un boisement qu'il avait effectué dans la commune de P... car deux arrêtés préfectoraux l'un du 29 décembre 1977, l'autre du 30 janvier 1980 obligeaient les propriétaires à formuler une demande d'autorisation préalable pour "tous semis et plantations d'essences forestières".

Monsieur S... affirme ne pas avoir eu connaissance du premier arrêté et avoir été informé du deuxième par le journal local daté du 24 février 1980. Sans intervenir sur le fond du litige qui fait l'objet d'un recours devant le Tribunal administratif, le Médiateur a pu constater dans ce dossier un certain nombre de difficultés, au niveau de l'information, qui se sont avérées préjudiciables à Monsieur S... Du point de vue de l'intérêt général et de l'amélioration des rapports entre l'administration et les usagers, il serait souhaitable qu'à la veille de l'accroissement des pouvoirs du maire et des collectivités territoriales, à l'ère de la communication et de la télématique, toute décision prise au niveau départemental ou municipal ayant une incidence sur la vie et l'organisation locales soit portée à la connaissance des administrés de façon plus rigoureuse par une publication systématique la plus large possible utilisant les supports les plus divers.

Monsieur G ... (dossier 812608) venant d'implanter une entreprise dans la commune de C ... pensait pouvoir bénéficier de l'exonération temporaire de la taxe professionnelle. Or, cette procédure d'exonération prévue dans le cadre de l'aménagement du territoire par l'article 1465 du Code général des impôts a connu depuis la loi du 10 janvier 1980 certaines modifications.

Cette exonération était antérieurement subordonnée à trois conditions - délibération préalable des collectivités locales, obtention d'un agrément par le Ministre du Budget ou le directeur régional des impôts, exploitation des installations exonérées par le bénéficiaire de l'agrément-.

Les entreprises sont désormais après délibération des collectivités locales, exonérées de plein droit ou après obtention d'un agrément préalable compte tenu de la nature des opérations réalisées.

Cependant, et là réside l'origine du problème, même lorsque l'exonération est de plein droit, les entreprises doivent malgré tout en faire la demande à l'aide d'un imprimé spécial au plus tard lors du dépôt de la première déclaration de taxe professionnelle. Cette précision par manque apparent de coordination entre les services fiscaux et ceux de la municipalité de C..., n'apparaissait pas dans la publication de la délibération du conseil municipal, celle-ci très laconique se contentant d'informer les nouveaux industriels s'implantant sur son territoire de l'existence du droit à l'exonération temporaire.

Une telle information, muette sur les conditions d'application, fut donc ici encore à l'origine du litige opposant Monsieur G... et les services fiscaux. A cette occasion, le Médiateur pense qu'il serait bon que la direction générale des impôts et celle des collectivités locales du ministère de l'intérieur appellent l'attention des maires sur la nécessité de fournir aux bénéficiaires de cette mesure d'exonération toutes les précisions sur ses conditions d'application effective.

Les difficultés d'information sur les procédures peuvent avoir également pour origine la présentation des formulaires :

En octobre 1980 Madame B... (dossier 814434) âgée de 73 ans se fracture le bras droit. Elle fait alors une demande d'aide ménagère à domicile. Celle-ci lui est accordée le 17 novembre à concurrence de 40 heures et avec une participation horaire à sa charge de 9,30 francs.

Soucieuse de profiter au maximum de cette aide, Madame B... décide de l'étaler dans le temps. Elle utilise cinq heures en novembre, douze heures en décembre et neuf heures en janvier 1981. Elle reçoit quelque temps plus tard une facture de 293.85 francs pour les neuf heures de janvier. Or, rien dans la notification d'accord émanant des services de la sécurité sociale ne laissait comprendre que les 40 heures devaient être utilisées en 1980.

Saisi de l'affaire le Médiateur intervint auprès du directeur de la caisse d'assurance maladie de la région Rhône-Alpes. Celui-ci lui répondit que les prises en charge sont effectivement délivrées pour la durée de l'année civile et reconnut que Madame B... avait été victime du manque de clarté de ses services, la période de validité n'étant qu'implicitement indiquée sur la prise en charge par la mention "année 1980".

La bonne foi de Madame B... ne pouvant être mise en doute, seul un défaut d'information avait pu l'induire en erreur. Madame B... obtenait le remboursement des neuf heures litigieuses. Le Médiateur s'il se réjouit de l'issue heureuse de son intervention, souhaiterait qu'au-delà de ce cas individuel, la caisse de R.., apporte des améliorations dans la présentation de ses formulaires afin que de telles ambiguïtés ne se reproduisent plus.

S'il arrive comme nous venons de le constater, que l'administration ait pu fournir aux administrés une information incomplète ou insuffisante, il arrive parfois -assez rarement par rapport au nombre des cas qui nous sont soumis- qu'elle donne aux administrés des renseignements erronés :

Monsieur B... à la suite d'un accident sportif en octobre 1977 dut subir en décembre 1980 une intervention chirurgicale. Au préalable il fit établir un devis par le Docteur T... de Lyon et demanda le 28 février 1980 à la caisse primaire d'assurance maladie de R... son accord pour la prise en charge des frais de cette intervention ou dans la négative de lui indiquer un autre établissement et un autre chirurgien afin que les dépenses engagées pour cette opération lui soient entièrement remboursées.

Etant sans réponse fin avril 1980, Monsieur B... se rendait à la C.P.A.M de R... où il obtint un accord verbal de principe. Le 6 mai 1980 Monsieur B... en recevait une confirmation écrite : "Monsieur, suite à l'avis émis par notre médecin conseil en date du 24 avril 1980 nous avons l'honneur de vous informer que votre hospitalisation à la clinique C… de Lyon prescrite le 22 octobre 1979 par Monsieur le docteur T... est accordée .... ".

Lors de sa sortie de clinique en décembre 1980, Monsieur B... versait la somme de 9704 francs. Il ne sera remboursé que de 6572 francs. Pensant être victime d'une erreur Monsieur B... adressait à sa caisse une réclamation le 9 février 1981 pour le remboursement du solde. Il réitérait sa demande le 14 mars 1981, le 16 mars 1981 il recevait une réponse du centre de R... D'après cette réponse non seulement aucun remboursement supplémentaire n'était possible, mais la Caisse s'étant aperçue à cette occasion qu'elle avait trop versé, réclamait même à Monsieur B... le reversement de 1044 francs.

Monsieur B... contestant cette décision, intentait un recours devant la commission de recours gracieux qui confirmait la décision de la caisse de R....

Monsieur B... saisissait alors le Médiateur et la commission de première instance.

Dans cette affaire le Médiateur n'entendit pas intervenir sur le terrain où s'était jusqu'à présent porté le litige et qui était celui du remboursement des frais médicaux. Sur ce plan, en effet, les arguments donnés par la caisse de R... paraissaient tout à fait soutenables, l'affaire étant portée sur ce point devant la commission de première instance. Il lui semblait préférable que la plainte de Monsieur B... fût examinée sous un angle sensiblement différent et indépendant juridiquement du litige soumis à la juridiction. Ce que pourrait demander Monsieur B.. ce n'est pas le remboursement des frais mais des dommages et intérêts d'ailleurs équivalents. Sa demande serait alors fondée non pas sur la réglementation de la sécurité sociale mais sur les principes ordinaires de la responsabilité pour faute. En effet, tout organisme peut voir sa responsabilité engagée en cas de faute, celle-ci pouvant être constituée par la communication d'un renseignement erroné.

La réponse faite par la caisse de R... le 6 mai 1980 (précitée) ne pouvait pas raisonnablement être interprétée autrement que comme un accord sur la totalité des points évoqués par Monsieur B... dans sa lettre. Cette réponse ne contenant aucune réserve se trouvait ainsi non seulement incomplète mais de nature à induire en erreur l'assuré qui ne pouvait que la prendre pour un engagement ; quant au préjudice il était constitué en fait par le montant des frais qui n'auraient pas été engagés si Monsieur B... avait été mieux informé.

Le Médiateur fit part de ces observations au directeur de la caisse primaire d'assurance maladie de la D...

Ce dernier dans sa réponse du 26 novembre 1981 déclarait : "après un examen attentif de cette affaire, je suis tout à fait d'accord avec la solution que vous préconisez consistant à reconnaître que la position que nous avons prise le 6 mai 1980 et que nous avons notifiée à cette date à Monsieur B... engage notre caisse. C'est pourquoi en accord avec Monsieur l'Agent comptable je donne les instructions nécessaires pour que soit payée à Monsieur B... la différence entre la somme de 6 572,37 francs qui lui a été réglée le 22 décembre 1980 et celle de 9 535 francs qu'il a effectivement déboursée et sur laquelle notre accord paraît lui avoir été donné".

Le Médiateur accueillit avec satisfaction la réponse du directeur de la caisse dont la position témoigne d'une aptitude et d'une volonté de rechercher des solutions équitables et amiables et de trouver les moyens pour y parvenir.

Monsieur D... (dossier 801899) après avoir obtenu un permis de construire en mars 1977, entreprenait en septembre la construction de son pavillon.

Le certificat de conformité lui était remis en juin 1979. Le 15 décembre 1979 Monsieur D... déposait une demande de subvention départementale pour construction en zone rurale.

Celle-ci lui fut refusée au motif qu'elle aurait dû être déposée préalablement à la délivrance du certificat de conformité en vertu d'une délibération du conseil général des Yvelines du 6 mai 1977.

Le Médiateur saisi de l'affaire constata après enquête que si les nouveaux imprimés de demande de subvention mentionnaient avec précision la nécessité de constituer un dossier avant la délivrance du certificat de conformité, cette mention n'existait pas dans les formulaires utilisés en 1979 par Monsieur D... lors du dépôt de sa demande.

Le Médiateur fil part de ces observations au préfet des Yvelines et demanda que le dossier de Monsieur D... soit réexaminé et que des mesures soient prises pour améliorer et actualiser l'information donnée aux demandeurs de la subvention.

Après plusieurs interventions du Médiateur, le Préfet reconnut le bien-fondé des arguments avancés. Compte tenu du caractère erroné des informations contenues dans le formulaire remis à Monsieur D... par les services de la Mairie de B... le préfet décida de saisir de ce dossier la commission départementale du conseil général. Cette instance par délibération du 18 novembre 1981 donna une suite favorable à la requête de Monsieur D...

En outre, afin d'éviter que de tels incidents ne se reproduisent et pour mettre un terme à ce problème (le Médiateur était saisi quelque temps après la requête de Monsieur D... d'un cas strictement semblable qui s'était produit dans la même commune) le Préfet précisa par une circulaire du 4 décembre 1981 adressée à tous les maires du département, les conditions d'attribution de la subvention ainsi que son montant et invita les élus à n'utiliser que les documents les plus récents qui leur ont été adressés, documents qui sont à leur disposition à la préfecture.

b) Information et complexité de la réglementation et des situations.

Madame L... (dossier 801580) et son mari font partie des anciens agents de l'Etat ayant quitté leurs services avant le 29 janvier 1950 sans droit à pension et sans demander en temps utile ni le remboursement des retenues pour pensions effectuées sur leurs traitements ni leur rétablissement dans les droits qu'ils auraient dû acquérir au regard du régime général.

Depuis le 29 janvier 1950, date d'effet du décret de coordination n° 50 133 du 20 janvier 1950, les fonctionnaires quittant le service sans droit à pension sont automatiquement rétablis par l'intermédiaire de leur administration employeur moyennant transfert par celle-ci de cotisations, dans la situation dont ils auraient bénéficié en matière d'assurance vieillesse sous le régime général de la sécurité sociale.

Avant le 29 janvier 1950 un tel rétablissement n'était possible que si le fonctionnaire radié des cadres en faisait expressément la demande, les cotisations personnelles nécessaires étant alors imputées sur le montant des retenues pour pension qui devaient lui être remboursées par le Trésor Public à son égard, l'administration réglant la part patronale.

La formulation de cette demande devait intervenir dans le délai de 5 ans suivant la radiation des cadres car au-delà de ce délai, les retenues pour pensions assimilées à des créances sur l'Etat étaient atteintes par la prescription.

Par manque d'information certains fonctionnaires civils ou militaires laissèrent passer ce délai et ne purent obtenir ni rétablissement de droits, ni remboursement de cotisations et se virent privés d'un avantage de vieillesse alors qu'ils avaient cotisé à cet effet et subissaient un traitement discriminatoire par rapport aux agents ayant quitté le service à compter du 29 janvier 1950.

La complexité de ces situations au regard d'une modification importante de la réglementation aurait nécessité un effort tout particulier d'information et d'explication. Ce fut l'inverse qui se produisit, l'information fut réduite et incomplète et contribua ainsi à créer des situations particulièrement injustes.

Le Médiateur est intervenu dans cette situation inextricable en usant de son pouvoir de réforme. Une proposition FIN 78-44 émanant de ses services fut reprise dans le projet de loi 1811 déposé à l'assemblée nationale par l'ancien gouvernement le 18 juin 1980. Ce projet devrait être repris par le gouvernement actuel.

Si la complexité inhérente à certains textes de notre droit est source d'incompréhensions lorsque ceux-ci ne sont pas accompagnés d'une information rigoureuse -quasi pédagogique- que dire des situations lorsqu'aux règles de notre droit interne, se mêlent des éléments de droit communautaire ?

L'application directe du Traité de Rome, les règles de droit élaborées par le Conseil ou la Commission de la Communauté européenne, les décisions de la Cour de justice sont autant de normes qui pénètrent chaque jour davantage notre ordre juridique interne.

Le Médiateur a pu constater depuis quelque temps dans les requêtes qui lui sont transmises une progression sensible quoique encore limitée de ce phénomène inéluctable.

Une telle évolution, de nature à enrichir les réflexions des juristes crée chez les administrés une situation de profond désarroi. Pour pallier cette situation, l'information sur l'organisation politique et administrative de la communauté devrait être beaucoup plus développée notamment dès l'école. Le rôle et la portée des normes communautaires principalement en matière agricole, sociale et fiscale devraient faire l'objet d'une information élargie.

Monsieur P... (dossier 804939) agriculteur s'engage le 30 décembre 1974 à respecter les dispositions du règlement CEE 1353/ qui prévoit l'attribution de primes à la reconversion vers la production de viande de troupeaux bovins primitivement destinée à ta production laitière.

A la suite d'un premier contrôle effectué par la direction départementale de l'agriculture, il est apparu que Monsieur P... n'avait pas respecté l'article 3 alinéa 1er dudit règlement. Celui-ci imposait au bénéficiaire de détenir sur l'exploitation un nombre d'unités de gros bovins égal ou supérieur à celui détenu sur cette même exploitation à la date de référence. Le directeur départemental de l'Agriculture demande à Monsieur P... le remboursement de la fraction de la prime déjà versée.

Dans cette affaire le Médiateur constate que l'administration a procédé à une application particulièrement rigoureuse des textes négligeant que Monsieur P... avait manifestement manqué d'information, le texte du règlement communautaire ne lui ayant pas été remis lors de la signature de l'engagement. Il ne put en prendre connaissance qu'à la suite de la rupture unilatérale de l'engagement par la Direction départementale de l'agriculture. Contraint au remboursement de la prime déjà reçue Monsieur P... s'est trouvé dans une situation précaire pour assumer sans aide la reconversion lait viande alors engagée de manière irréversible.

Pour le Médiateur toutes ces difficultés ont pour origine une mauvaise information. Elles ne sont pas de nature à mettre en confiance des éleveurs qui, comme d'autres catégories professionnelles, font l'objet d'incitations financières pour permettre la réorientation d'une politique générale en l'occurrence agricole. L'incitation et les encouragements ne peuvent produire leurs effets sans une nécessaire confiance fondée sur une information complète et précise. Loin d'être l'objet de tous ces égards, Monsieur P..., n'a obtenu aucune réponse du Préfet auquel il s'était adressé le 25 septembre 1976 et n'a jamais eu connaissance des résultats de l'enquête diligentée par le ministère de l'Agriculture le 12 septembre 1978. L'on comprend alors sa réaction lorsqu'il écrit au Médiateur : "Depuis 1976 cette affaire me mine car je me débats et je ne peux pas être entendu ; vous êtes mon dernier recours dans cette affaire lamentable..." (affaire en cours).

D'un point de vue plus général, la sixième directive des communautés prise le 13 juin 1977 qui eut pour effet dans le cadre de l'harmonisation de l'assiette de la T.V.A. à l'échelon européen, de faire entrer dans le champ d'application de cette taxe, des activités n'y étant pas assujetties auparavant, continue de poser quelques problèmes à certains contribuables malgré les efforts d'information entrepris par les services fiscaux, l'administration fiscale ayant demandé à tous ses services d'envoyer systématiquement les imprimés de déclaration de T.V.A. à tous les nouveaux assujettis (dossier 811959).

La complexité des situations peut provenir de la particulière profusion des textes, de leur enchevêtrement rendant difficile leur compréhension.

Elle peut être également liée au fait que plusieurs organismes doivent intervenir dans le règlement d'avantages dont les modalités de calcul et les conditions d'octroi sont elles-mêmes complexes. Cette situation est fréquente en matière d'appréciation des droits des demandeurs d'emplois. Dans ces cas, deux organismes interviennent, l'un de droit publie l'Agence nationale pour l'emploi (A.N.P.E.) l'autre de droit privé, à gestion paritaire, les Associations pour l'emploi dans le commerce et l'industrie (ASSEDIC). La coordination nécessaire en matière d'information pour déterminer les attributions et les compétences de chacun n'est pas toujours assurée, dès lors, l'administré a trop souvent l'impression de se faire renvoyer d'un organisme vers l'autre (dossier 791728).

La complexité des textes, leur foisonnement se marient mal avec les impératifs de brièveté des messages informatifs.

L'information diffusée, notamment lorsqu'il s'agit de porter à la connaissance des administrés des droits relativement nouveaux -subventions pour l'amélioration de l'habitat, création d'entreprises, économie d'énergie-, a trop tendance à privilégier la proclamation de ces droits sans être accompagnée des précisions nécessaires relatives à leurs conditions d'application.

Monsieur C... (dossier 812931) propriétaire d'un immeuble vétuste à L... décide à la suite d'informations recueillies auprès de l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat d'effectuer, dans le cadre d'une opération programmée d'amélioration de l'habitat, des travaux importants de réhabilitation.

Quelques mois plus tard n'ayant pas obtenu la totalité des subventions escomptées notamment la majoration pour "impécuniosité", il se trouvera confronté à de graves difficultés financières et sera dans l'obligation de vendre son fonds de commerce pour faire face aux remboursements des travaux.

Dans cette affaire, il semble que l'information donnée à Monsieur C.... extraite du "guide des conditions d'attribution des subventions" édité par l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (A.N.A.H), ait par sa présentation et certaines de ses formules créé des ambiguïtés dans son interprétation.

En effet, la majoration en faveur des propriétaires impécunieux (alinéa 3) y est présentée sous une forme ne mettant pas assez en évidence le caractère conditionnel et en pratique exceptionnel de cette mesure.

Certes le libellé de cet article précise que "peuvent bénéficier d'une majoration de 50% les propriétaires..." Cette précaution n'est pas suffisante. Le rôle et les pouvoirs parfois discrétionnaires des commissions départementales de l'amélioration de l'habitat n'apparaissent pas dans ce guide avec l'importance qu'ils revêtent en pratique. Aucune mention n'est faite sur les critères d'appréciation ou de refus de ces commissions. Il serait bon de préciser qu'ils sont avant tout d'ordre financier, les commissions appréciant ces demandes de majoration en fonction des autorisations budgétaires qui leur sont accordées. Ce rappel général des règles de comptabilité publique serait de nature à éviter bien des confusions dans l'esprit des administrés. (affaire en cours).

Toujours dans le domaine des subventions pour l'amélioration de l'habitat, la date de commencement des travaux continue de susciter des malentendus (affaires 810775. 813917) les demandeurs n'attendant pas toujours la délivrance de l'accusé de réception de dépôt de leurs dossiers pour entreprendre les transformations prévues.

Ce problème soulevé à différentes reprises dans les rapports du Médiateur n'est toujours, pas résolu malgré les efforts sensibles d'information entrepris par les services de l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat.

De manière plus générale, le Médiateur a pu constater que le caractère incitatif de mesures relativement nouvelles - en matière d'amélioration de l'habitat - d'économie d'énergie - d'aide à l'innovation ou de création d'entreprises - n'est pas toujours bien compris des usagers.

Les primes ou subventions prévues ont pour objet de provoquer ou d'accélérer les décisions, de réaliser des investissements qui, sans elles, ne se feraient pas. Ces aides doivent être sollicitées avant que ne soient engagés les moyens financiers ou les travaux nécessaires à la réalisation des opérations souhaitées.

Cette définition du caractère incitatif de ces diverses mesures n'a pas toujours pu trouver sa juste place dans les campagnes de sensibilisation de l'opinion publique. La politique d'information suivie dans ces domaines en recourant à des techniques et des moyens proches de ceux utilisés par les publicitaires n'a laissé qu'une marge étroite à toute information explicative pouvant paraître limitative ou restrictive (Dossiers 803875. 813787. 810394. 811971).

c) L'insuffisance ou l'absence d'information permanente des administrés dans leurs rapports avec l'administration.

L'information permanente des administrés sur l'état de leurs démarches est fondamentale pour la qualité de leurs rapports avec l'administration. Elle est une des conditions du nécessaire dialogue qui doit s'instaurer pour que cessent des incompréhensions réciproques.

Informer l'administré c'est lui donner les moyens de connaître ses droits et de les faire appliquer, c'est également le tenir au courant de l'état d'avancement de sa demande, l'éclairer sur des aspects du déroulement d'une procédure qu'il n'avait peut-être pas envisagés, c'est aussi lui expliquer dans un langage accessible et personnalisé les raisons d'une décision surtout lorsqu'il s'agit d'un refus.

Les quelques cas qui vont suivre n'ont bien entendu qu'une valeur indicative, ils ne sauraient rendre compte des multiples situations où l'administration a convenablement rempli une de ses missions de service public, l'information.

En 1957 à la suite du décès de son père Monsieur L... hérite d'un terrain dans la banlieue de T... (dossier 811044).

Devant y faire construire une maison individuelle, Monsieur L... fait en 1976 une première demande de certificat d'urbanisme.

Il apprend à cette occasion que son terrain n'est pas constructible et qu'un plan d'occupation des sols est en cours d'élaboration dans sa commune.

En 1977 il fait une nouvelle demande, cette fois son terrain se trouve être situé dans le périmètre d'une zone d'aménagement concerté.

Voulant avoir plus de précisions il écrit au directeur départemental. Celui-ci, dans sa réponse du 29 décembre 1978, lui confirme que son terrain doit être acquis au titre de la Z.A.C. et permettre l'aménagement d'un chemin piétonnier. Une enquête publique valant enquête préalable à la déclaration d'utilité publique doit être organisée.

Depuis 1976 et jusqu'à ce jour Monsieur L... ne peut donc pas disposer librement de son terrain.

Saisi de cette affaire, après un examen approfondi au vu des pièces qui lui ont été communiquées, il apparaît au Médiateur que l'administration concernée n'a pas rempli la mission d'information qui lui incombe.

En effet, ni le certificat d'urbanisme du 9 novembre 1978 ni la lettre du directeur départemental de l'équipement du 29 décembre 1978 n'ont permis à Monsieur L... d'être réellement informé sur ses droits et notamment de la possibilité qui lui était offerte, conformément à l'article L.311.2 du code de l'urbanisme, de mettre en demeure la collectivité publique initiatrice de la Z.A.C., d'acquérir son terrain.

L'attitude de la commune de C... ne peut être exempte elle aussi de toute critique, puisque les différentes correspondances adressées sous pli recommandé par Monsieur L... au Maire sont restées sans réponse.

Considérant en l'espèce que l'administration n'a pas assumé correctement sa mission de service public en ne fournissant pas à Monsieur L... toutes les informations que nécessitait sa situation, le Médiateur est intervenu auprès du Préfet de région afin que l'acquisition du terrain en question intervienne dans les meilleures conditions et surtout dans les meilleurs délais possibles, avant l'expiration du délai de 3 ans (2 ans avec prolongation d'un an) tel que le précise l'article L.123.9 du Code de l'urbanisme.

Ce cas ne constitue pas un cas isolé. Pour éviter de telles situations, il conviendrait d'améliorer l'information des administrés aux différents stades de la procédure. Il serait souhaitable que le certificat d'urbanisme fasse mention des droits du propriétaire concerné. Ceci est également valable pour un terrain situé en Z.A.D. ou réservé dans un P.O.S.

Mademoiselle L... (dossier 815429) s'est vu refuser le 29 juillet 1981 par l'ASSEDIC de T... le bénéfice de l'allocation forfaitaire destinée aux demandeurs d'emploi parce qu'elle ne justifiait pas "d'un diplôme ou d'une attestation de stages prévus à l'article 13 du règlement annexe à la convention du 27 mars 1979".

Malgré ces "explications" Mademoiselle L... voulut en savoir plus. Elle écrivit au directeur de l'ASSEDIC de T.... celui-ci dans sa réponse du 15 septembre 1981 confirmait la décision de rejet et précisait "le travailleur privé d'emploi doit justifier d'une inscription auprès de l'Agence pour l'emploi dans un délai de 12 mois suivant l'obtention d'un diplôme, ce n'est pas votre cas ".

Simple traduction de l'information codée transmise le 29 juillet, cette réponse ne peut être considérée comme satisfaisante du point de vue de sa motivation.

Tel "n'est pas votre cas" mais quelle était donc la situation de Mademoiselle L... ?

Mademoiselle L... avait suivi des cours de préparation au brevet d'étude professionnel d'agent administratif, diplôme qu'elle obtenait le 27 juin 1980. Ayant décidé de poursuivre au-delà ses études, Mademoiselle L... fut contrainte à la fin de l'année scolaire 1980-1981 de quitter l'école sans avoir obtenu de nouveau diplôme au cours de cette année.

Le 24 juin 1981 elle se rendit à la mairie de S... pour s'inscrire à l'Agence nationale pour l'emploi. Le secrétaire de mairie étant absent, Mademoiselle L... reviendra quelques jours plus tard, le 30 juin plus exactement.

Pour les services des ASSEDIC de T... Mademoiselle L... ne pouvait plus prétendre à l'allocation forfaitaire car elle venait de dépasser le délai d'inscription de douze mois suivant la date d'obtention de son dernier diplôme. Telle était donc la situation de Mademoiselle L...

Le Médiateur saisi de cette affaire constate que l'ASSEDIC avait manifestement voulu faire une stricte application des conditions de délais.

Une telle position critiquable du point de vue de l'équité (les délais semblaient être dépassés de 3 jours) était-elle conforme au droit, aux règles qui régissent le calcul des délais ?

Car pour pouvoir se permettre d'être aussi intransigeant il fallait à tout le moins que la position des services des ASSEDIC soit irréprochable sur ces points, ces règles étant fixées de façon précise par le Code de procédure civile s'imposent dans tous les domaines.

Dans le cas de Mademoiselle L... le délai avait commencé à courir le 27 juin 1980 date d'obtention de son diplôme, les douze mois prévus étaient normalement écoulés le 27 juin 1981. Or, le 27 juin 1981 étant un samedi, le délai se trouvait ainsi prorogé jusqu'au premier jour ouvrable suivant, conformément à l'article 642 du nouveau Code de procédure civile et n'expirait ainsi que le 29 juin 1981 à minuit.

Or, la jurisprudence tient toujours compte du fait que les services ferment avant 24 heures et considère que la formalité à accomplir peut être effectuée le lendemain du dernier jour prévu afin de ne pas priver les intéressés du laps de temps théorique qui continue à courir après la fermeture des bureaux.

Selon ces règles Mademoiselle L... respectait bien le délai de 12 mois requis lors de son inscription à l'agence nationale pour l'emploi le 30 juin 1981.

Le Médiateur utilisant ces arguments vient d'intervenir auprès du directeur de l'ASSEDIC de T... afin que la situation de Mademoiselle L... puisse être réexaminée. Selon les premières indications recueillies au cours de l'enquête, il est vraisemblable, et en tout cas souhaitable que l'organisme en cause, acceptera la position proposée conforme aux règles communément admises et à l'équité.

Dans cette affaire les services de l'ASSEDIC ont failli à leur mission d'information des administrés.

En informant Mademoiselle L… de sa situation réelle et des modalités de calcul des délais -la moindre des choses lorsque ces délais sont supposés être dépassés de si peu- cet organisme aurait non seulement évité à Mademoiselle L... toutes ces tracasseries mais aurait pu difficilement adopter l'attitude catégorique qui fut la sienne jusqu'à présent. Il convient d'observer que celle-ci procédait plus de l'ignorance des règles objectives applicables en la matière que d'un désir de profiter d'une situation dominante.

L'information, la motivation des décisions sont autant de garanties précieuses pour les administrés contre l'arbitraire de certains services et des contrepoids susceptibles de rétablir l'équilibre de leurs relations avec l'administration. L'effort d'information auquel l'administration se trouve alors contrainte l'oblige à un examen plus attentif et plus circonstancié des situations, de nature à garantir la régularité de la décision.

UNE ETUDE SUR LES MOYENS D'INFORMATION



Ces insuffisances de l'information administrative, ces défauts que nous avons constatés, comment les expliquer ? C'est de l'espoir d'en déceler les origines qu'est venu notre souci de nous informer nous-mêmes sur les moyens d'information mis à la disposition du public par l'Administration.

Nous avons visité des organismes très divers : des grandes administrations au niveau central, régional, local ; des organismes consulaires, paritaires, mutualistes ; des unités plus isolées ; des institutions à vocation générale, d'autres à vocation spécialisée ; Certaines en contact direct avec l'administré, d'autres préparant et traitant l'information au niveau de l'Administration...

Nous tenons tout d'abord à remercier particulièrement les personnes qui nous ont reçus de leur accueil et de leur collaboration à notre travail, qui permettent de considérer ce rapport comme le fruit d'une réflexion commune.

Nous n'ignorons pas que notre "tour d'horizon" est loin d'être exhaustif. Il ne s'agissait pas d'établir une liste complète, mais de donner une image suggestive de l'effort accompli dans ce domaine.

L'ordre dans lequel sont présentées les différentes expériences n'a rien à voir avec un quelconque jugement de valeur.

Nous avons, très arbitrairement, regroupé les organismes à vocation générale, les organismes à vocation sociale -les réclamations en cette matière étant chez le Médiateur les plus importantes numériquement- ; des organismes intervenant dans d'autres domaines variés ; diverses expériences nouvelles.

Dans chaque cas, nous avons cherché à mettre en valeur les principales orientations, les principales originalités, qui nous semblaient guider les différentes politiques d'information mises en oeuvre.

Liste des organismes visités :

Le Centre Interministériel de Renseignements Administratifs de PARIS (C.I.R.A)

Rattaché au Secrétariat Général du Gouvernement, le C.I.R.A de Paris a fonctionné de 1956 à 1959 à titre expérimental et a été officiellement créé en 1959.

Ce Centre est chargé :

1- d'assurer la liaison entre le public et les services administratifs ;

2- d'assurer une liaison permanente entre les divers bureaux ministériels d'accueil et de renseignements ;

3- d'indiquer aux administrations les points sur lesquels une amélioration des relations avec le public ou une simplification des formalités se révèleraient nécessaires.

Selon les responsables, ce sont surtout les deux premières catégories de tâches qui ont pu jusqu'à maintenant être développées.

Le Centre interministériel de renseignements administratifs a pour rôle premier de renseigner le public -et ce uniquement par téléphone- sur tous les points de structure, de réglementation et de pratique administrative.

Son effectif est actuellement de 40 agents parmi lesquels 28 informateurs chargés de répondre au public et 6 standardistes.

Les informateurs sont des fonctionnaires mis à la disposition du Centre par le ministère dont ils dépendent ; ils sont ainsi à même de couvrir la plupart des grands domaines administratifs. Ils sont en outre formés, grâce à des stages spéciaux, pour renseigner directement et instantanément le demandeur.

Le Centre reçoit en période courante plus de 1000 appels par jour. Dans la plupart des cas, les questions sont relativement simples et peuvent recevoir une réponse immédiate. Certaines demandes, plus complexes, exigent cependant une recherche plus approfondie ; dans ce cas le rappel est effectué dans les plus brefs délais.

L'informateur renseigne et oriente mais il ne joue pas le rôle de conseiller juridique ou fiscal. Il ne se substitue pas non plus aux différentes administrations sur lesquelles, dans certains cas, il doit renvoyer l'usager.

Les demandes d'information émanent non seulement du publie mais aussi des différents relais mis en place dans l'administration à tous les niveaux et notamment dans les préfectures et les mairies.

L'appel téléphonique est à la charge de l'usager mais le renseignement est donné gratuitement.

Les appels proviennent pour 75 % de Paris, 18 % de la région d'Ile de France et 7 % du reste du territoire français.

A côté de cette mission primordiale, le C.I.R.A. a également un rôle de coordonnateur. On peut à cet égard citer particulièrement la réalisation d'une opération pilote qu'il a organisée en 1981 avec les services fiscaux, dans le département du Val-de-Marne, au moment de la déclaration d'impôt : sur l'enveloppe qui contenait l'imprimé de déclaration (envoyé par la poste à tous les assujettis à l'impôt), une flamme indiquait que, pour tout renseignement, on pouvait s'adresser au CIRA. Treize personnes, détachées des services fiscaux auprès du C.I.R.A, ont dû être recrutées pour faire face au nombre d'appels, passés alors à 1300 par jour.

Le C.I.R.A participe à l'opération Télétel grâce à un service de boîte électronique qu'il a mis en place (voir plus loin ce qui est dit au titre du Centre d'études et d'expérimentation des systèmes d'information).

Il fournit également une assistance technique à d'autres services administratifs, non seulement en leur donnant l'information administrative lorsqu'elle leur manque mais aussi en les aidant, par exemple, à organiser des stages pour leurs personnels d'accueil (dans les préfectures notamment).

Malheureusement le risque devant lequel il se trouve d'être rapidement saturé empêche le Centre de se faire connaître autant qu'il serait nécessaire.

Le Centre interministériel de renseignements administratifs de Paris s'est développé surtout au cours de ces 5 dernières années. Deux autres Centres ont été ouverts pendant cette même période : un à Lyon en janvier 1978, l'autre à Metz en janvier 1979. Un est en cours de création à Lille. Quatre autres, qui devraient desservir les zones non encore couvertes, sont encore prévus.

L'orientation qui semble avoir prévalu dans le développement de la formule est en effet celle de l'implantation d'un nombre limité de centres, ceux-ci étant par contre de taille relativement importante. Les inconvénients du système retenu devraient être compensés par la création ou le développement de relais d'information : dans les mairies, les bureaux de poste, les préfectures.

La Commission de Coordination de la Documentation Administrative (C.C.D.A.).

Instituée en 1971 auprès du Premier Ministre, la Commission de coordination de la documentation administrative a pour mission de mettre en oeuvre une politique de la documentation dans l'Administration, afin que soit facilitée l'adaptation des centres d'information et de documentation des administrations publiques aux besoins respectifs des pouvoirs publics et des usagers, et que soit obtenue une rationalisation des coûts.

Le cadre de cette mission est vaste et les fonctions qui y sont remplies diverses :

- La Commission contrôle la création des publications périodiques et de séries de l'administration, toute nouvelle création devant en principe être soumise a son avis.

- Elle développe la promotion des publications et cherche à créer pour l'Administration de meilleures conditions d'édition et de diffusion. Elle a par exemple fait un certain nombre de "propositions d'économies sur les publications administratives" dans un rapport au Premier Ministre (1980).

- Elle coordonne l'action des services de documentation et l'harmonisation des techniques. Elle a entrepris dans ce cadre une étude sur les différents aspects de la fonction documentaire dans l'administration, son objectif étant d'améliorer la cohérence entre les différents moyens mis en oeuvre et d'aider à l'insertion des moyens documentaires, non seulement dans le réseau des différents services d'une même administration mais également dans un réseau plus large.

A cet égard, la C.C.D.A., avec l'introduction des moyens informatisés dans les services administratifs, est amenée à réfléchir de plus en plus sur les problèmes d'utilisation de l'informatique documentaire et de coordination en cette matière.

Le développement des moyens informatiques et des banques de données aideront en particulier à mettre en lumière les domaines d'action qui ont entraîné le développement d'une documentation pléthorique, ou ceux qui au contraire ne sont pas assez couverts.

- La Commission contribue à définir une politique de formation destinée aux personnels de documentation, son souci étant de sensibiliser les responsables à l'importance des moyens documentaires dans les prises de décisions et, par voie de conséquence, à la nécessité d'utiliser au mieux les techniques documentaires.

- Elle anime une réflexion sur les problèmes de la documentation dans l'administration et étudie les mesures susceptibles d'améliorer les rapports entre les services publics et leurs différentes catégories d'usagers. Son objectif essentiel est de sensibiliser tous ceux qui sont des intermédiaires entre l'Administration et l'usager de base (élus locaux, secrétaires de mairie, représentants des syndicats, des associations, travailleurs sociaux ... ) sur le rôle qu'ils ont à jouer dans la diffusion de l'information administrative auprès d'un public souvent peu averti.

- La Commission, enfin, participe à l'information du public, et ce par la réalisation et la publication de différents guides et brochures - ces ouvrages étant à vrai dire plus souvent utilisables par les intermédiaires que par le "grand public" directement.

On se bornera à citer leur titre : il s'agit de :

. la liste des catalogues de publications éditées par l'administration ;

. les répertoires des publications officielles (séries et périodiques) dans les administrations centrales, les administrations locales de l'Etat, et les établissements publics.

. une brochure (élaborée en coordination avec le Service d'information et de diffusion du Premier Ministre) intitulée "Au service du citoyen, les guides édités par l'Administration".

. et, enfin, le guide des centres d'information et de documentation de l'administration française.

Ces ouvrages ont donné lieu à l'établissement de fichiers déjà informatisés ou en cours d'informatisation. En particulier la C.C.D.A. réalise actuellement la mise à jour informatisée du fichier qui a permis en 1978 l'édition du guide des centres d'information et de documentation, ce qui permettra de réaliser d'une part une base de données interrogeable et d'autre part une nouvelle édition du guide en photocomposition programmée.

Le Service d'Information et de Diffusion du Premier Ministre (S.I.D.).

Ce Service a une place importante dans l'élaboration et la diffusion de l'information.

- Il collabore à l'information des pouvoirs publics et des services administratifs grâce à la collecte qu'il effectue des renseignements sur les conditions d'application des textes législatifs et réglementaires et sur les questions qui peuvent se poser à l'opinion publique. Il élabore à cet effet les "dossiers de l'action gouvernementale".

- Il diffuse une publication - "la lettre de Matignon", hebdomadaire - à l'intention notamment des élus nationaux, régionaux et locaux, et de la presse.

- Le S.I.D. constitue le lien nécessaire entre les administrations et les médias. En effet, le besoin intense d'information a amené la plupart des journaux, les chaînes de télévision et les radios à créer des pages et des émissions de service. Pour que la tâche des journalistes chargés de cette "information service" puisse s'effectuer de manière sûre et efficace, il a été demandé à chaque ministère de nommer une personne responsable qui soit à même de leur fournir toute l'information nécessaire. Le S.I.D. a été chargé d'établir la liste correspondante.

- C'est le Service d'information et de diffusion qui est chargé de la confection et de la mise à jour des pages roses des annuaires téléphoniques, celles-ci fournissant depuis quelques années des renseignements pratiques sur les services administratifs.

- Lien entre les différents responsables de la fonction administrative et les intermédiaires, le S.I.D. diffuse également directement auprès du public une information qu'il a lui-même élaborée ou, plus exactement, que les différents ministères techniques ont élaboré grâce à son travail de coordination.

Dans le cadre de cette action, le S.I.D. édite et met régulièrement à jour une collection de guides "Vous et l'administration". Trois titres y figurent actuellement : le "Guide de la retraite", le "Guide de l'entrée dans la vie active" et, surtout, le "Guide de vos droits et démarches". L'édition 1981 de ce dernier guide, entièrement régionalisée, a été distribuée dans toutes les communes de France ; il est également très largement diffusé par l'intermédiaire des librairies et des kiosques. Les sondages montrent qu'il constitue un outil précieux (Les correspondants départementaux du Médiateur le citent généralement comme l'un des guides le plus fréquemment utilisé).

Le Premier Ministre souhaite un développement de cette collection, son objectif étant qu'à moyen terme tous les grands secteurs de l'activité administrative soient couverts par de tels ouvrages. Un guide des Français de l'étranger est actuellement en cours d'impression. D'autres sont en projet, comme le guide de la justice.

A la fin de l'année 1981, le S.I.D. a également mis en circulation - "Le guide des guides" : nouvelle édition mise à jour du travail effectué précédemment par la Commission de coordination de la documentation administrative sur "les guides édités par l'administration" (cf. ce qui a été dit au titre de la C.C.D.A.).

Le Premier Ministre, dans une circulaire du 3 novembre 1981, confirme le S.I.D. dans sa mission de coordination de l'effort d'information à développer. Le groupe interministériel constitué à cet effet -composé d'un représentant tant pour chaque ministère- doit l'aider dans l'accomplissement de sa tâche.

Dans une circulaire du 4 novembre, il réaffirme également la mission de coordination et d'assistance technique du S.I.D. dans la mise en oeuvre de campagnes gouvernementales d'information.

Il faut enfin signaler que le Service d'information et de diffusion recense actuellement l'ensemble des services administratifs susceptibles de donner des renseignements au public (à l'exclusion des services qui ne fournissent que de la documentation), à l'échelon central et départemental.

Les missions qui sont, en certains domaines, complémentaires, de la Commission de coordination de la documentation administrative et du Service d'information et de diffusion, devraient couvrir toutes les actions d'information du public.

Le Centre d'Etudes et d'Expérimentation des Systèmes d'Information (CEESI) : des opérations pilotes.

Créé en 1978, le CEESI est un organisme national à vocation interministérielle, qui intervient dans le domaine des applications de l'informatique et de la télématique dans le secteur public et parapublic. Rattaché au ministère de l'Industrie, il travaille en réalité sous la responsabilité du Secrétariat Général du Gouvernement. Il associe des administrations de l'Etat, des collectivités locales et des organismes du secteur public et parapublic dans la conception et la réalisation d'expériences pilotes relatives à des systèmes d'information d'intérêt collectif.

Chaque année sont définis les thèmes généraux des travaux qui devront être réalisés, ceux-ci s'effectuant sous forme de programmes autonomes, dotés chacun d'un directeur, d'un budget et d'une équipe de travail.

Trois opérations pilotes conduites par le CEESI méritent d'être particulièrement décrites dans le cadre du problème de l'information administrative.

- L'expérience Télétel à Vélizy

Menée par la Direction générale des Télécommunications, l'expérience de Vélizy est destinée à tester sur un échantillon de la population (2 500 personnes) un système d'information directe au public grâce à des terminaux de Vidéotex. Le programme est très vaste et ouvert à toutes les personnes privées ou publiques qui souhaitent en faire partie. Dans ce cadre, le CEESI a été chargé de prospecter auprès des services administratifs et de réaliser, en collaboration avec ceux qui étaient partie prenante, les différents écrans.

Actuellement le programme est interrogeable directement par le public qui a été sélectionné par la Direction générale des Télécommunications. Des réunions d'information, des visites à domicile, des lettres, permettent à ce public d'être amplement informé du but de l'opération et des moyens utilisés.

Un service de boîte postale électronique, reliée au Centre interministériel de renseignements administratifs, a été mis en place. Ce système, qui permet de donner des réponses aux demandes de renseignements (il s'agit toujours de renseignements succincts) permettra également d'aider à découvrir les lacunes du programme.

- Les expériences menées en milieu rural

Les expériences dont il s'agit ici concernent uniquement les services administratifs. Elles ont été décidées par la DATAR (Délégation à l'Aménagement du territoire et à l'action régionale) et le CEESI.

Deux départements tests ont été choisis : les Alpes de Haute - Provence et le Lot et Garonne. Ces deux départements ont en effet semblé, après étude, offrir un échantillon intéressant des spécificités du milieu rural. De plus un comité départemental des services publics en milieu rural fonctionnait aussi bien dans l'un que dans l'autre, et le travail a pu se faire en collaboration avec ces organismes.

Des terminaux Vidéotex ont été installés dans les mairies et les bureaux de poste. La fourniture des renseignements se fait par l'intermédiaire d'agents de guichet qui ont été spécialement formés à cette tâche.

Les terminaux permettent d'accéder aux systèmes nationaux d'informations administratives mis en place par le CEESI dans le cadre de l'expérience de Vélizy. Des banques de données complémentaires ont dû cependant être élaborées pour que soient accessibles les informations propres au monde rural (intégration de l'information de la Mutualité sociale agricole et du ministère de l'Agriculture notamment), ainsi que les informations spécifiques à chacun des deux départements concernés (informations sur les règlements locaux ou sur les ressources locales).

Les programmes comprennent également des données d'information sur les associations à but social qui jouent un rôle de service public.

Les usagers peuvent obtenir la copie sur papier des réponses à leurs questions. Un système d'échange de messages avec le centre interministériel de renseignements administratifs de Paris fonctionne là aussi.

Ces expériences, qui doivent durer entre un an et un an et demi, se termineront à la fin de 1982. Elles concernent 30 guichets pour le Lot et Garonne et 18 pour les Alpes de Haute - Provence. Elles sont entièrement financées par les administrations centrales.

A la fin de la période d'expérimentation, un rapport devra être élaboré sur les conclusions à tirer des résultats constatés. Il devra également contenir, éventuellement, des propositions relatives à la configuration générale du Système.

- L'expérience municipale de Grenoble

La ville de Grenoble et l'Etat mettent actuellement en oeuvre, dans le cadre du CEESI et de l'Institut National de l'audiovisuel, un système télématique d'information (baptisé c.l.a.i.r.e.) - sur les droits et démarches administratives à caractère national et local, sur les services collectifs municipaux et les services proposés par les associations. Ces informations seront accessibles au grand public par l'intermédiaire d'opérateurs équipés de terminaux situés dans les lieux publics (administrations, centres sociaux, associations ...).

Le CEESI, qui n'avait pas jusque-là la personnalité morale, s'est transformé récemment en établissement public administratif et est devenu le CEESIA, Centre d'Etudes et d'Expérimentation des Systèmes d'Information des Administrations.

La Commission d'Accès aux Documents Administratifs (C.A.D.A.).

L'accès aux documents administratifs, voilà qui constitue l'un des aspects importants de l'information de l'administré.

Or la loi du 17 juillet 1978 régissant les conditions de la communication de certains documents administratifs est récente et, certainement, encore mal connue -pas seulement d'ailleurs de l'administré mais aussi des fonctionnaires chargés de l'appliquer.

La C.A.D.A., chargée d'examiner les refus de l'Administration en la matière et de conseiller cette dernière sur toute question relative à l'application de la loi, a fait paraître au cours des derniers mois de l'année 1981 une plaquette d'information sur ce thème. Par manque de crédits de publication, elle a dû se limiter au chiffre de 50 000 exemplaires, mais les responsables estiment que le chiffre de 200 000 aurait été nécessaire.

La Commission d'accès aux documents administratifs a demandé à chaque administration de préciser le nom du service susceptible, pour chacune d'elle, de recevoir les demandes de communication ou de diriger le demandeur vers le service détenteur du document. Le Service d'information et de diffusion du Premier Ministre publiera une brochure contenant ces indications.

Une plaquette sur le droit à l'information (accès et recours possibles) tel qu'il apparaît dans la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés et dans celle du 17 juillet sur l'accès aux documents administratifs, est actuellement en préparation au ministère de la Fonction Publique et des Réformes Administratives. Participent à son élaboration la C.A.D.A., la Commission nationale informatique et libertés, la Commission de coordination de la documentation administrative, le Service d'information et de diffusion, la Documentation française, le Médiateur.

Le Service Central d'Organisation et Méthodes (S.C.O.M.).

La mission essentielle du S.C.O.M. (service rattaché à la direction du Budget au ministère de l'Economie et des Finances) consiste à promouvoir et développer, dans les administrations et services relevant de l'Etat, les techniques d'organisation et de simplification du travail.

Cette mission, il la remplit en assurant la formation et le perfectionnement des gestionnaires et des spécialistes en organisation, en apportant son aide technique aux services administratifs, en coordonnant la réalisation des travaux de recherche sur les problèmes d'organisation et méthodes et en diffusant les résultats de ces travaux.

En tant que conseil, le SCOM est représenté dans divers groupes interministériels, et notamment, le Centre d'enregistrement et de révision des formulaires administratifs, la Commission de coordination de la documentation administrative, l'Association française de normalisation etc...

Dans le cadre des stages qu'il organise, le SCOM est dans presque tous les cas amené à aborder un ou plusieurs aspects des problèmes de l'information administrative : phénomènes de la communication, circulation de l'information, conception et réalisation des imprimés et circulaires, organisation et fonctionnement d'un service de documentation, incidences des techniques nouvelles, formation des formateurs...

Selon le thème et la durée des stages l'accent sera, bien sûr, mis plus ou moins sur l'un ou l'autre aspect de la question.

Depuis une dizaine d'années, le S.C.O.M. a mis en place des stages spécifiques sur les problèmes du "service du public" - "information, accueil, dialogue", intitulé des stages en 1981, "informer, accueillir, dialoguer", intitulé des séances prévues pour 1982.

Au cours de ces stages, sont traités les thèmes traditionnels en la matière : typologie des activités des administrations, analyse des besoins des administrés, information et accueil du public, fin du secret administratif, relations avec les associations d'usagers, exemples de réalisations en matière de relations publiques, etc...

Ces stages, réservés essentiellement à des fonctionnaires de catégorie A, étaient conçus au départ pour des agents travaillant ou appelés à travailler dans des services de relations publiques.

Aujourd'hui, les agents appelés à devenir spécialistes des relations publiques ou chargés d'organiser un service d'accueil ou de documentation sont en minorité. Par contre, les stages attirent des fonctionnaires aux fonctions très variées, mais qui partagent la conviction que l'Administration doit évoluer pour mieux tenir compte des besoins des administrés.

En 1982, Le S.C.O.M. organise sur ce thème du "service du public" deux stages interministériels, de 5 jours chacun, chaque stage groupant de 15 à 20 personnes.

Dans certains cas, mais qui restent rares, il a été fait appel au S.C.O.M. pour l'organisation de stages au sein même d'administrations particulières.

Nous verrons également par la suite que beaucoup d'institutions importantes ont pris elles-mêmes en charge la formation de leurs personnels.

Ministère de la Solidarité Nationale

Plusieurs visites ont été effectuées

A l'administration centrale, d'abord, où ont été rencontrées les personnes responsables du service d'accueil et de renseignement du public -mis en place au sein de la division de la documentation, des publications et de l'information (A la Direction de l'administration générale, du personnel et du Budget) et de la section documentation à la direction de l'action sociale.

Le Bureau "information", situé dans les locaux des ministères de la Santé et de la Solidarité Nationale, avenue Duquesne, a pour mission de renseigner le public, celui-ci ayant la possibilité soit de venir sur place, soit de téléphoner.

Le service fonctionne un peu comme celui des centres interministériels de renseignements administratifs, avec des agents ayant acquis des compétences techniques dans les divers domaines concernés, mais de façon autonome par rapport aux services administratifs habilités à traiter les dossiers des usagers.

Quatre personnes répondent aux questions relatives à l'emploi et au travail, trois aux problèmes de sécurité sociale, et deux sont compétentes en matière de santé et d'action sociale.

De par l'activité intense du bureau "information", on constate que malgré l'effort de décentralisation de l'accueil et du renseignement effectué par l'Administration, la demande au niveau des services centraux reste très forte.

Le service de documentation du ministère reçoit également certaines visites du public, de même que les services de documentation existant au sein des différentes directions techniques : mais ce public est surtout constitué de chercheurs, d'universitaires...

Les services centraux des ministères élaborent, eux aussi, toute une documentation écrite :

Les circulaires, d'abord et surtout. Celles-ci sont répercutées, ainsi que toute la documentation technique nécessaire, sur toutes les directions régionales et départementales des affaires sanitaires et sociales (D.R.A.S.S. et D.D.A.S.S.).

Des brochures, des guides, sont également exécutés.

En matière d'action sociale, il existe par exemple :

Des brochures, sur le parrainage ou les assistantes maternelles ;

Des guides : "guide de la mère" distribué par les DDASS ; "guide de l'interruption volontaire de grossesse" donné par les médecins aux femmes intéressées ; il s'agit là de dépliants grand public, diffusés en grand nombre (entre 300 000 et 500 000 exemplaires).

Certaines brochures, plus complexes, sont effectuées en collaboration avec d'autres organismes : comme celle relative aux "droits des personnes handicapées" éditée avec le Comité français d'éducation pour la santé.

A côté, toute une série de rapports s'adressent à des relais spécialisés, comme le rapport Bianco sur "l'aide sociale à l'enfance demain", édité à 3000 exemplaires, ou sont destinés aux techniciens, comme "l'accessibilité des lieux publics aux personnes handicapées", guide à l'usage des constructeurs.

Tout ceci ne constitue que des exemples et ne se veut certainement pas une liste exhaustive.

Il faut signaler aussi que le ministère participe à l'expérience Télétel.

A la Direction Régionale des affaires sanitaires et Sociales (D.R.A.S.S) également, plusieurs responsables ont été rencontrés, et ce au sein de trois services : Action Sociale, Législation, Contentieux.

La D.R.A.S.S., qui a un rôle de tutelle et de contrôle technique, n'a pas en réalité dans ses attributions une mission générale d'information. Elle est cependant fréquemment amenée à donner de l'information mais, sauf exception, ceci se réalise de façon ponctuelle, à la demande.

Bien placés pour constater tous les inconvénients des lacunes diverses dans l'information au public, ses responsables cherchent à développer le plus possible l'impact de cette information ponctuelle qu'ils sont à même de fournir.

Les moyens mis en oeuvre diffèrent selon les attributions de chaque service.

Le service de l'Action sociale est compétent pour l'action sanitaire et sociale, la formation permanente, les examens.

En matière d'action sanitaire et sociale, l'information est donnée essentiellement par les organismes décentralisés. Par contre, dans les deux dernières matières, la demande d'information auprès de la D.R.A.S.S. a pris une ampleur considérable et le service a dû s'organiser en conséquence.

Pour ce qui concerne la formation professionnelle et permanente, un public de plus en plus nombreux s'oriente -ou se reconvertit- vers les métiers d'animateur, travailleur social ou familial, éducateur spécialisé etc... Il lui faut alors une information précise, qu'il trouve au sein des directions départementales, sur l'organisation des professions, des stages, les débouchés ; à la D.R.A.S.S. il vient cependant fréquemment, pour chercher conseil sur une orientation. Les trois inspecteurs affectés à la coordination de l'action sociale et à la tutelle sur les centres de formation répondent volontiers aux demandes de visites et aux appels téléphoniques, qui sont de plus en plus nombreux.

Pour les examens, relatifs aux professions sociales, paramédicales.... un bureau d'accueil (une personne actuellement) a dû être créé pour décharger les services spécialisés : il est chargé de donner l'information générale au public et de réceptionner les dossiers d'inscription.

Au service de la Législation, l'information se fait de façon purement ponctuelle, à l'occasion des réponses aux lettres qui sont envoyées directement à la Direction régionale et à celles qui ont été adressées au Président de la République et aux Ministres, celles-ci sont en effet le plus souvent retransmises à la D.R.A.S.S. Elle se fait également à l'occasion d'appels téléphoniques ou demandes de visites de particuliers. Les réponses sont toutes données par les services techniques.

Le service du Contentieux voit passer un nombre important de recours - environ 15.000 par an- en matière d'accident du travail, invalidité, inaptitude etc...

Il est important de noter d'abord que les délais et modalités de recours contre une décision sont systématiquement indiqués dans la décision même : s'ils n'étaient pas signalés, ces délais ne seraient d'ailleurs pas opposables à l'administré.

Mais si l'administré est très bien informé des possibilités de recours, peut-être par contre un certain nombre de ces recours seraient-ils évitables si l'information de base était mieux passée.

Nous nous bornerons à signaler deux points, tous les autres problèmes abordés entrant surtout dans le cadre des problèmes généraux de l'information.

La D.R.A.S.S. assure le secrétariat des commissions de première instance. Les recours peuvent se faire soit par l'envoi d'une lettre recommandée soit par un dépôt sur place de la demande. Les responsables pensent souhaitable qu'en cas de déplacement du requérant, l'occasion de l'informer soit saisie (sur les forclusions, les recours parfaitement inutiles par exemple ...). Même si l'usager maintient son recours, il est probable qu'au moins un message aura pu passer.

Un effort est fait au sein de la Commission contentieuse pour informer les administratifs eux-mêmes des Commissions techniques d'orientation et de reclassement professionnel - ces agents sont convoqués aux séances de la Commission contentieuse- sur certains aspects d'une législation souvent délicate à mettre en oeuvre.

La Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse des Travailleurs Salariés (C.N.A.V.T.S.).

Outre les missions qu'elle exerce sur le plan national : gestion des fonds nationaux, centralisation des comptes individuels, études sur les politiques à mener.... la Caisse assure, pour les assurés de la région parisienne : la tenue des comptes individuels, la liquidation des pensions et le paiement des arrérages, ainsi que l'action sociale en faveur des personnes âgées.

Cette action directe auprès d'un nombre important d'administrés lui permet d'être au courant des problèmes et des difficultés rencontrés par ceux-ci.

Pour la province, ce sont les Caisses régionales d'assurance maladie branche vieillesse- qui sont responsables des opérations de liquidation des prestations- le Centre national informatique de Tours recueillant cependant l'ensemble des informations relatives à la carrière et aux cotisations d'assurance vieillesse de tous les assurés relevant du régime général et assurant la gestion du fichier ainsi constitué.

Alors que pour la liquidation des prestations, les organismes de sécurité sociale sont tenus d'appliquer des réglementations précises, chacun d'eux conserve au contraire, en matière d'organisation de l'information à distribuer aux administrés, une marge importante d'autonomie.

Ces quelques rappels préalables paraissaient nécessaires avant de situer l'action de la Caisse nationale elle-même en matière d'information de son public.

Plus que sur la diffusion d'informations générales, la Caisse semble avoir mis l'accent sur l'information individuelle et directe du futur retraité et du retraité. Elle développe en outre, à côté de l'utilisation des médias traditionnels, une action d'information auprès de relais diversifiés.

L'information écrite.

La Caisse, par l'intermédiaire de son service de relations extérieures, fait passer des communiqués de presse sur des questions d'ordre particulier et sur des problèmes généraux. Elle n'élabore par contre aucune revue ou journal, à l'opposé de ce que réalisent certaines Caisses régionales.

L'essentiel de l'information générale se fait par la rédaction et la diffusion de dépliants : La caisse édite une trentaine de dépliants différents. Elle les diffuse très largement, utilisant pour se faire non seulement l'intermédiaire des institutions qui dépendent d'elle mais aussi celui des bureaux de poste, des Caisses d'épargne et d'établissements bancaires.

L'information audiovisuelle.

La Caisse utilise le canal des différentes chaînes de télévision et de la radio (radio bleue essentiellement, sur laquelle, grâce à une émission par mois, sont diffusés un certain nombre de renseignements pratiques).

Elle a réalisé, en collaboration avec l'Association des régimes de retraite complémentaires et FR3, des films qu'elle prête à des associations, des clubs du 3ème âge, ainsi qu'à d'autres services administratifs.

La Caisse est présente, également, dans un certain nombre de foires expositions.

Elle participe à l'expérience Télétel à Vélizy.

L'information auprès des relais diversifiés.

Cette action auprès de relais diversifiés qui, de par leur situation, sont amenés à retransmettre eux-mêmes l'information, est très importante. C'est très certainement l'un des aspects qui, de plus en plus, devra se développer.

Quels sont les "clients" de cette information ?

- Des associations et diverses institutions qui organisent des stages de préparation à la retraite auprès de futurs retraités.

- Les écoles d'infirmières (dont le programme comporte une initiation aux problèmes de la retraite).

- Les professionnels de l'Association des régimes de retraite complémentaire et les personnels des Centres d'information et de coordination de l'action sociale (C.I.C.A.S.) créés au sein de cette institution.

- Dans un cas, un groupe d'enseignants du rectorat de Paris, dans un autre cas, l'assistante sociale des services de l'Equipement du Val d'Oise.

Cette action à l'heure actuelle se réalise de façon plus ou moins ponctuelle, à la demande. Les exemples cités montrent qu'elle se diversifie et se développe.

L'information individuelle et directe à l'assuré.

Quelques chiffres, d'abord, permettront de situer l'ampleur de la tâche.

En 1979, le régime général totalisait 12 900 000 cotisants et 4 842 146 bénéficiaires d'avantages vieillesse.

En 1980, le nombre de retraités était de 4 992 000 ; en 1981, de 5 107 000.

Le total des dossiers à liquider se situe aux environs de 104.000 par an pour la Caisse nationale et de 440.000 pour l'ensemble de la France.

Il est prévu que le nombre de retraités au régime va s'accroître (de presque 40%) dans les quelques années à venir.

Une première action de la Caisse se situe bien antérieurement à la liquidation de la retraite, avec ce que l'on appelle les reconstitutions de carrière systématiques : l'opération consiste à adresser à tous les assurés d'une certaine tranche d'âge, avant l'année de la demande de retraite, leur relevé de compte, afin qu'ils puissent le faire compléter si nécessaire (cette procédure, possible grâce à l'informatique, concerne toute la France).

L'objectif de la Caisse est de généraliser cette procédure pour avoir, début 1983, reconstitué les carrières de tous les assurés âgés de plus de 55 ans à cette date, l'opération se réalisant par la suite, chaque année, pour les assurés atteignant cet âge.

Les responsables regrettent que, malgré l'effort d'information qui accompagne l'envoi du relevé de compte aux assurés, seul un sur trois actuellement réponde, ce qui laisse subsister une proportion importante de comptes individuels non complétés au moment de la mise à la retraite.

Lors de la notification de la retraite, la Caisse joint au nouveau retraité une notice explicative de 4 pages, précisant essentiellement :

- le point de départ de la retraite,

- comment cette retraite a été calculée,

- les conditions d'octroi de la majoration complémentaire du fonds spécial ou de l'allocation supplémentaire du fonds national de solidarité,

- le régime de la cotisation maladie.

Elle joint également une "pochette retraité" contenant une brochure et un carnet de correspondance.

Dans presque tous les cas l'assuré, après avoir reçu notification de toutes ces informations, fait une demande de renseignements complémentaires.

Ensuite, lors de chaque revalorisation des pensions, la Caisse adresse à chaque retraité un avis de revalorisation, explicitant la décomposition de l'ancien et du nouveau montant trimestriel, et le montant des deux prochaines échéances.

Il est à signaler également que la gestion informatisée de la Caisse entraîne de nombreux contacts, porteurs d'informations, avec les employeurs.

L'accueil.

Outre ces informations, fournies de façon systématique, le futur retraité ou le retraité peut venir chercher le renseignement dont il a besoin dans l'un des nombreux centres d'accueil mis en place par la Caisse Nationale.

Un premier service d'accueil se tient au siège de la Caisse, rue de Flandre : un grand local, contenant 21 boxes, un second plus petit en contenant 8, où des techniciens répondent aux questions des ressortissants du régime (certains jours, le service reçoit jusqu'à 1000 visites).

Le service d'accueil est équipé de deux terminaux. Il est ouvert tous les jours (avec une activité cependant réduite le samedi).

A signaler que lorsque la demande de renseignement fait référence à un dossier et qu'il s'agit d'un type de renseignements dont l'ordinateur ne peut encore fournir la réponse, le service d'accueil transmet la demande aux services techniques.

Jouxtant le service d'accueil, se tiennent des permanences d'autres organismes : assurance maladie, ARRCO, allocations familiales, ASSEDIC.

Il existe en outre, pour la région parisienne, 380 points de contact mis en place par la Caisse nationale. Ils sont établis, suivant les besoins, dans les caisses de sécurité sociale, dans les mairies, dans les bureaux d'accueil des préfectures etc... Une majorité des permanences sont harmonisées avec celles des Centres d'information et de coordination de l'action sociale.

Des imprimés indiquent les coordonnées de ces lieux d'accueil.

Les assurés de province bénéficient de possibilités analogues de renseignement, même ceux qui habitent dans des petites communes : les Caisses régionales en effet organisent, en fonction des besoins, des permanences diverses et des tournées de camion dans les régions rurales.

La Caisse effectue également un certain nombre de visites à domicile, mais elle hésite à développer ce type d'action, les personnes âgées étant une proie facile pour les escrocs.

Quelques chiffres, fournis par la Caisse, parleront d'eux-mêmes :

En 1976, il existait sur l'ensemble de la France 1848 lieux d'accueil (308 pour la région parisienne). En 1980, il en existait 2374 (376 pour la région parisienne).

En 1976, l'ensemble des lieux d'accueil avaient eu la visite de 1 903 513 visiteurs (502 982 pour la région parisienne). En 1980, ils ont accueilli 1 997 301 visiteurs.

En ce qui concerne la région Ile de France : en 1980 il a été répondu à - 492 337 demandes de renseignements au sein des lieux d'accueil ; - 228 165 demandes de renseignements par téléphone ; - 465 577 demandes de renseignements par courrier.

La complexité de la législation oblige la Caisse à sélectionner pour l'accueil de très bons techniciens, doués en outre pour le contact humain. Un double examen réalise la sélection. Des actions de perfectionnement sont ensuite menées auprès de ces personnels.

Ce besoin, qui paraît insatiable, d'informations par le public, la Caisse espère le combler par le développement des moyens informatiques. Ceux-ci, d'après ce qu'elle espère (c'est ce qui ressort de son "schéma directeur de l'informatique"), devraient en effet permettre, à terme, non seulement d'améliorer l'information préalable mais également de rendre possible, grâce à un regroupement des données et à une décentralisation de leur saisie et des lieux de leur consultation, des réponses globales et complètes à toutes les demandes. Ils devraient également permettre de mettre à la disposition du personnel en contact avec le public une base de données documentaires permettant une orientation vers les autres régimes de retraites ou les structures d'action sanitaire et sociale.

L'Association des Régimes de Retraite Complémentaire (ARRCO)

Créée le 8 décembre 1961 par un accord national interprofessionnel, le ARRCO regroupe actuellement 45 régimes, soit 113 institutions de base. Elle a vis-à-vis de ces institutions un rôle de coordination, et ce dans plusieurs domaines : coordination financière (compensation) ; gestion informatisée des fichiers de reconstitution de carrière, grâce au Centre informatique nationale ; coordination également pour ce qui concerne l'action sanitaire et sociale et, enfin, l'information des adhérents.

L'information des adhérents.

Elle est faite à plusieurs niveaux.

L'ARRCO prend en charge l'information de type général, qu'elle élabore et transmet aux divers régimes adhérents et aux médias. Elle utilise pour se faire les moyens traditionnels : un bulletin trimestriel, qui s'adresse aux professionnels de la retraite, des conférences de presse, des communiqués dans des journaux ou différentes revues (comme "Notre temps" et "Liaisons sociales").

Les régimes membres, bien qu'adhérents à l'ARRCO, conservent une marge d'autonomie et prennent eux-mêmes en main une grande part de l'information diffusée auprès des retraités et futurs retraités : ils la diffusent surtout à l'aide de bulletins (la forme, la périodicité, le contenu, l'importance des bulletins variant en fonction de chaque régime) et des médias habituels (presse régionale, télévision ...).

Il faut surtout signaler dans ce châpitre une création originale, celles des C.I.C.A.S. (Centre d'information et de coordination de l'action sociale) : mis en place en 1971 à l'initiative de l'ARRCO, ils ont eu dès le début un très grand succès (200 000 visites dès 1972). Il en existe actuellement 115 (un par département, et à Paris, un par arrondissement).

Quel est le rôle des C.I.C.A.S. ?

- Informer le public sur ses droits ;

- L'aider à constituer ses dossiers.

En matière :

- de retraite complémentaire ;

- d'action sociale.

L'information est donnée grâce à un système très décentralisé de permanences : on compte pour l'ensemble des C.I.C.A.S. 2100 points de contact, répartis de façon très diversifiée selon les régions et les besoins.

La moitié de l'ensemble des dossiers est ainsi constituée par l'intermédiaire des C.I.C.A.S.

Les retraités et personnes proches de la retraite ont certes besoin d'être informées. Mais en ce domaine, l'information doit souvent débuter bien antérieurement à la liquidation de la retraite. Si cette information n'a pas été faite ou est mal "passée" auprès du public, le retraité ne pourra le moment venu bénéficier de tous ses droits. Il y a là un problème auquel se heurte l'ARRCO, en matière de pension complémentaire de réversion surtout, lorsque certaines veuves sont dans l'incapacité de reconstituer la carrière de leur mari.

La généralisation du recours à l'informatique et des pré-instructions de dossiers lorsque le futur retraité atteint l'âge de 59 ans devrait faire disparaître ce type de problèmes mais en matière de retraite, l'information "en amont" reste en tout état de cause primordiale.

Toujours en matière de pensions de réversion, et pour éviter que certaines femmes ne perdent des annuités de pension par ignorance de leurs droits, les C.I.C.A.S. ont monté des actions d'information avec l'Association des veuves civiles chefs de famille. Ils ont également, cherchant le relais qui pourrait être le plus efficace, mis au point un système de distribution, par l'officier municipal au moment de l'enregistrement du décès, d'imprimés donnant une information sur les droits des veuves.

Nécessité d'actions spécifiques en fonction des besoins, nécessité d'une diversification des relais pour que chaque fois soit utilisé celui qui aura le plus de chances d'atteindre son but, sont des axes de recherche sur lesquels les responsables des C.I.C.A.S. tiennent à mettre l'accent.

Les C.I.C.A.S. structures d'accueil très proches du public, sont souvent amenés à dépasser le cadre précis de la mission qui leur a été initialement confiée : il n'est pas rare par exemple qu'on leur fasse jouer le rôle d'une sorte de "syndicat d'initiative" du 3ème âge ou, même, qu'on recoure à leur aide pour la constitution d'une -feuille d'impôt ou de sécurité sociale...

De par leur situation, les C.I.C.A.S. acquièrent ainsi, vis-à-vis d'un certain public, un rôle très important d'orientation.

C'est pour cette raison (besoin essentiel d'information globale de la part du public) que les C.I.C.A.S. cherchent le plus possible à décloisonner leur action et à agir en coordination avec d'autres institutions : l'assurance vieillesse du régime général essentiellement (55 % des permanences C.I.C.A.S. sont harmonisées avec le régime général), l'assurance maladie, les ASSEDIC (Il est à signaler que dans certains départements, l'ASSEDIC joint automatiquement au versement de la dernière allocation, lorsque l'intéressé passe du régime de garantie de ressources à la retraite, une liste des organismes de retraite avec indication de leurs coordonnées), les foyers du 3ème âge etc...

Les initiatives sont très variées : le C.I.C.A.S. de l'Isère a préparé en collaboration avec le CIDPA (Les C.I.D.P.A., Comités d'information départementaux aux personnes âgées, ont pour but d'informer les personnes âgées de leurs droits en matière de retraite et d'assurance maladie, des mesures sociales prises en leur faveur et des possibilités d'aide aux placements en établissement. Leur structure juridique varie selon les départements) un guide de préparation à la retraite, celui de la Haute-Loire a "monté" une bibliothèque sociale qu'il met à la disposition des travailleurs sociaux...

Il faut signaler également que les C.I.C.A.S. servent de relais à l'IRCANTEC (Institution de retraites complémentaires des agents non titulaires de l'Etat et des collectivités publiques) : sur les 200 000 dossiers qui chaque année passent par les C.I.C.A.S., 10% concernent ce dernier organisme.

L'information des informateurs étant un problème clé là comme partout ailleurs, l'ARRCO et les structures qui en dépendent jouent un rôle de formateurs auprès :

- du personnel des C.I.C.A.S (stages de formation, guide à l'usage des C.I.C.A.S.).

- des travailleurs sociaux (journées d'information organisées par les C.I.C.A.S. pour les assistantes sociales, les aides ménagères etc ... )

- des services de personnel de certaines entreprises (l'action de ces relais étant sans doute susceptible d'être améliorée).

Il reste à signaler, enfin :

- que les C.I.C.A.S. sont présents dans un certain nombre de foires expositions, lors de manifestations en faveur des personnes âgées...

- qu'ils ont mis en place un système de visites à domicile pour les personnes handicapées (ils effectuent environ 2000 visites par an).

- que l'ARRCO participe à l'expérience Télétel et à ses prolongements (expériences mises en place dans les Alpes De Haute-Provence et dans le Lot-et-Garonne).

- que les C.I.C.A.S. sont de plus en plus nombreux (près de 85 sur 115) à être reliés par un terminal d'ordinateur au Centre national informatique et à des banques de données sociales.

La Caisse Nationale d'Allocation Familiales.

Bureau d'information

Les Caisses d'allocations familiales, au nombre de 119, sont des organismes privés gérant un service public. Elles sont autonomes et bénéficient d'une entière liberté en matière d'information du public.

La Caisse nationale des allocations familiales est un établissement public doté d'un conseil d'administration chargé :

- de la gestion des fonds nationaux des prestations familiales, de l'action sanitaire et sociale et de la gestion administrative ;

- d'aider les Caisses d'allocations familiales dans leur fonctionnement. A ce titre le bureau d'information de la Caisse nationale détermine les orientations à proposer aux différentes Caisses en matière d'information des usagers (formulaires -édition de guides et dépliants- politique générale envers les médias et les relais d'information).

Devant l'étendue et l'hétérogénéité du public à informer, la complexité du système d'octroi des prestations familiales, la diversité des situations familiales qui nécessitent une information le plus souvent personnalisée, la Caisse nationale a établi une stratégie de communication à trois niveaux :

1) répondre à un besoin d'information très général, information "alerte" ou de sensibilisation.

2) répondre au besoin d'information technique et permettre à chaque famille de confronter sa propre situation à la réalité de la législation.

3) établir une relation personnalisée entre la Caisse et l'allocataire.

Ces trois niveaux impliquent des supports de communication différents et spécifiques.

Premier niveau : utilisation des médias de masse (Radio, T.V., Presse). Une campagne publicitaire de sensibilisation sur les prestations fut organisée à la fin de l'année 1980 par le service d'information de la Caisse nationale avec la collaboration d'une agence spécialisée en communication.

Deuxième niveau : revues, dépliants, guides de l'usager ainsi que la revue "Bonheur" tirée à 2 millions d'exemplaires.

Une série de 19 dépliants numérotés fut réalisée reprenant les différentes prestations et précisant leurs conditions d'obtention. (exemples : Aide personnalisée au logement - Congé de naissance ou d'adoption -Allocation aux adultes handicapés ... )

Troisième niveau : les formulaires.

Outre leurs fonctions d'accès aux droits, d'appréciation de la situation des familles et de régulation comptable, les formulaires sont les premiers éléments d'une information personnalisée, ils doivent dès lors être individualisés par des titres ou des " logos " particuliers et être accompagnés d'une explication sur leur propre nécessité (Pourquoi remplir un formulaire ?).

A la suite de cette campagne, trois types d'action ont été proposés, consistant à :

1) Améliorer les relations directes avec les allocataires en développant la personnalisation des relations écrites ;

2) Développer la recherche d'allocataires potentiels

3) Maintenir les relations avec la presse en fournissant une information plus personnalisée en direction des journalistes.

La Caisse Primaire Centrale d'Assurance Maladie de la Région Parisienne.

Jusqu'à la fin de l'année 1981, le ressort de la Caisse s'étendait sur Paris et six départements de la région parisienne.

La départementalisation, décidée pour 1982, se met actuellement en place. Il est impossible, au moment où le rapport est rédigé, de dire comment sera organisée l'information au sein de chaque caisse départementale.

La visite effectuée en novembre 1981 à la Caisse primaire centrale garde cependant toute sa valeur dans la mesure où un certain nombre d'initiatives prises à ce niveau seront sans doute reproduites dans les différents systèmes mis en place. En outre, toutes les réflexions qui s'y sont menées valent pour l'ensemble du problème de l'information administrative.

Le Centre d'Information et de Renseignement

69 bis, rue de Dunkerque - 75009 Paris.

Il s'est ouvert en 1979. Un tract de la Caisse informe le public de son existence et de son activité.

Il accueille, dans une grande pièce agréablement aménagée, des agents de différents organismes qui y tiennent des permanences pour renseigner le public.

En matière d'assurance maladie par exemple, les informations qui sont fournies sont des informations de type général. L'activité de la permanence est considérable puisque l'on compte entre 30 et 40 visites et au moins 700 coups de téléphone par jour. Un exemplaire du "guide de l'assurance maladie" (édité par la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés) est remis aux visiteurs qui le souhaitent ainsi que des dépliants qui complètent l'information contenue dans ce guide.

En matière vieillesse au contraire, ainsi qu'en matière de retraites complémentaires, les agents qui assurent la permanence, non seulement informent sur la législation et sur les procédures, mais prennent également les dossiers (après avoir aidé les intéressés à les constituer), afin de les transmettre pour liquidation aux organismes compétents.

Une permanence est aussi assurée par les allocations familiales, et pour les commerçants, artisans et membres des professions libérales. Mais les responsables n'ont pas été rencontrés.

Outre ce centre d'information, la Caisse primaire centrale a cherché à développer depuis une vingtaine d'années une politique active d'information et de renseignement. Les moyens mis en oeuvre pour atteindre cet objectif sont divers (Il sera fait abstraction ici des services qui, du fait de la complexité particulière des domaines qu'ils ont à traiter, fonctionnent de manière centralisée (Relations Internationales à Saint Denis, Professions de Santé à la rue de Bercy ; Immatriculation à Saint Denis également). Ces divisions, qui vont elles-mêmes probablement être réorganisées, ont toutes également des services d'accueil).

La politique menée en matière d'accueil.

L'information est donnée, d'abord, dans chacun des centres de paiement où s'effectuent les différents règlements - pour la région parisienne en 1981 (avant la départementalisation donc), il y en avait 264. Chacun de ces centres a un service de réception du public qui fonctionne avec des hôtesses sélectionnées parmi les techniciens. Les centres de paiement accueillent eux-mêmes un certain nombre d'organismes (allocations familiales, retraites, retraites complémentaires etc ... ) ; des affiches à l'entrée signalent ces permanences.

L'information est fournie également dans un certain nombre de bureaux d'accueil et d'antennes diverses.

Certains de ces bureaux sont fixes. Dans les mairies, les centres sociaux... en existe actuellement 210 ; dans les hôpitaux : la Caisse est présente dans 95 établissements hospitaliers publics. Elle est présente également dans les bureaux d'accueil de la Caisse vieillesse, rue de Flandre et de la Caisse d'allocations familiales, rue Viala.

La préoccupation dominante des responsables du service, ces dernières années, a été de faire sortir l'Administration de ses lieux traditionnels, de l'amener au-devant des administrés. C'est ce qui les a incités à ouvrir des lieux d'accueil dans quelques centres commerciaux (de banlieue uniquement), dans quelques bureaux de poste (3 actuellement, dont par exemple celui qui se trouve à la gare Saint Lazare).

Cette nécessité d'ouverture est particulièrement nette pour certaines catégories d'usagers qui n'ont pas le réflexe ou la possibilité d'aller eux-mêmes vers l'Administration :

Les jeunes souvent n'ont pas ce réflexe : la Caisse a ouvert un bureau dans les locaux du Centre d'information et de documentation jeunesse, quai Branly.

Les personnes handicapées ont des difficultés particulières : la Caisse a organisé des permanences en collaboration avec des associations de handicapés ; il existe actuellement deux points spécialisés à Paris, la rue Saint André des Arts et le Forum des Halles. Un bureau spécial pour handicapés tient également des permanences à la Préfecture de Bobigny.

Les personnels qui tiennent les permanences destinées aux personnes handicapées reçoivent une formation spéciale, l'idée étant que les législations qui leur sont applicables, de par leur diversité, nécessitent une synthèse particulière.

La Caisse primaire centrale tient également une permanence particulière pour les travailleurs migrants rue de Bercy, cette permanence étant organisée en collaboration avec le Centre d'accueil et de préorientation pour les travailleurs migrants.

Toujours dans le même esprit, elle a organisé des antennes mobiles : en 1981, 31 camionnettes ont desservi 355 points (tels que les sorties d'école, les marchés). Les agents, qui se trouvent seuls dans leur camion, ont des tâches diverses : ils renseignent, orientent, déclenchent les opérations d'affiliation, vérifient et recueillent les dossiers, délivrent les prises en charge... Ces personnels, sélectionnés suivant une procédure sévère, ont un statut particulier.

Elle est présente dans un certain nombre de foires, de salons, de manifestations locales.

L'organisme a mis également en place une expérience de visites à domicile, pour les personnes âgées ou handicapées. L'expérience est actuellement limitée au département de la Seine-Saint-Denis. Les administrés ont été informés par la presse de sa mise en place. La personne intéressée doit faire la première démarche et demander elle-même le déplacement d'un agent de la Caisse. Sept cents visites par an sont ainsi effectuées.

Comme la Caisse nationale d'assurance vieillesse, la Caisse primaire centrale d'assurance maladie se déplace dans des établissements scolaires (certains professeurs d'enseignement technique font appel à elle tous les ans), dans des écoles professionnelles (les écoles d'infirmières notamment). Elle est aussi parfois sollicitée par des entreprises privées (Galeries Lafayette).

Elle organise, gratuitement, des séances cinématographiques d'éducation sanitaire dans les communes, les établissements scolaires, les foyers de jeunes travailleurs, les maisons de la culture, les associations locales...

Il reste à signaler, enfin, que les permanences assurées en matière d'assurance maladie au ministère de la Solidarité Nationale et à Radio France (cf. "les interservices à France-Inter") sont tenues par des agents de la Caisse.

L'information écrite est, à côté de l'accueil, un support d'information utilisée par la Caisse primaire centrale.

Elle édite par exemple :

- des dépliants destinés à compléter le "guide de l'assurance maladie" ;

- des tracts : "pour mieux vous servir" ; "attention aux imposteurs" (diffusé à 300 000 exemplaires) ; "le contrat de réadaptation ou de rééducation", diffusé auprès des employeurs ;

- des brochures sur elle-même : "la CPCAMRP et son public".

sur des sujets particuliers : "Les relations internationales", donnée aux agents d'accueil et aux administratifs des caisses ; "Les accidents du travail et les maladies professionnelles", notice à l'usage de l'employeur ; "L'année internationale des personnes handicapées, 1981" : cette dernière brochure, faite à la demande des associations de handicapés, a été diffusée par leur intermédiaire, ainsi que par la Mairie de Paris, les bureaux d'accueil, sur demande téléphonique...

Elle saisit certaines occasions particulières pour faire passer des informations, celle de la déclaration de grossesse par exemple : le carnet de maternité contient un certain nombre de renseignements ; y est jointe une notice éditée par le Comité national de l'Enfance, "l'enfant du premier âge".

Elle diffuse un certain nombre de dépliants édités par la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés, ainsi que le guide des "hôpitaux de Paris", élaboré par l'Assistance publique.

Elle utilise, enfin, la presse, et par ses communiqués fait passer des informations aussi bien sur la législation que sur ses structures, les services d'accueil...

Il est à signaler enfin que la Caisse primaire a cherché à personnaliser ses services, services d'accueil mais aussi services techniques à l'aide de badge ou de plaquette nominative. La démarche reste encore volontaire, mais commence à s'étendre.

La Mutualité Sociale Agricole

L'organisation générale

Des visites ont été effectuées à l'Union des caisses centrales à Paris ainsi qu'à la caisse départementale de la Sarthe au Mans.

La Mutualité agricole couvre deux branches : celle des assurances mutuelles et celle de la mutualité sociale. C'est sur ce second secteur que l'étude a porté.

Organisme privé chargé de la gestion des risques couverts par les législations sociales agricoles, la Mutualité sociale agricole se caractérise, d'emblée, par deux traits :

- L'unicité d'organisme : la caisse départementale est le seul service auquel ait affaire l'adhérent, qu'il soit exploitant ou salarié agricole, qu'il s'agisse d'assurance maladie (Il existe toutefois pour l'assurance maladie des exploitants agricoles (A.M.E.X.A.) le libre choix de l'organisme assureur. 80% des non-salariés agricoles sont affiliés à la M.S.A. cette institution jouant par ailleurs le rôle d'organisme pivot auprès des autres assureurs), d'assurance vieillesse, d'allocations familiales, d'accidents du travail, et ce aussi bien en matière d'information que de paiement des prestations ou d'encaissement des cotisations.

La Mutualité sociale agricole gère également l'action sociale et médico-sociale et la médecine du travail des salariés agricoles.

Cette unité de structure est certainement un facteur très important de simplification pour l'adhérent.

C'est aussi du fait de cette structure simple que l'Institution se voit confier un certain nombre d'attributions autres que la protection sociale proprement dite, comme l'encaissement des cotisations d'assurance chômage pour le compte des ASSEDIC (Associations pour l'Emploi dans l'Industrie et le Commerce) ou le versement des aides économiques à l'agriculture (les allocations de solidarité par exemple).

- Il s'agit d'un système de gestion décentralisée et de désignation des responsables par l'élection. Ce système se met en place au niveau le plus proche de l'administré, celui de la commune, où l'ensemble des ressortissants du régime agricole élit leurs délégués communaux, des agriculteurs eux aussi (exploitants ou salariés) ; ceux-ci choisissent à leur tour des délégués cantonaux. Sont ainsi élus pour l'ensemble de la France 150.000 délégués communaux et cantonaux.

Ces élections sont à la base de tout un système démocratique qui permet d'élire les administrateurs des caisses départementales puis ceux des caisses centrales.

Les conseils d'administration des caisses départementales peuvent créer des échelons locaux qui regroupent les délégués cantonaux et communaux et qui ont un rôle d'information et d'animation. Les caisses de la Mutualité sociale agricole travaillent en collaboration avec ces échelons locaux. L'action de ces relais se révèle particulièrement précieuse.

Proches de la base, ces délégués sont en effet le facteur essentiel d'un bon "passage" de l'information :

- Pour que l'information "descende" bien : les nouvelles politiques ne sont mises en oeuvre qu'après que, grâce à leur intermédiaire, le "terrain" ait pu être préparé psychologiquement et que la raison d'une décision ait pu être explicité ; c'est ce qui se réalise actuellement dans le cadre d'une campagne d'information pour expliquer l'augmentation des cotisations pour 1982. De même qu'une brochure d'information n'est diffusée qu'après qu'un climat de sensibilisation, favorable, ait pu être créé ; cela a été le cas par exemple pour une brochure "Jeunes couples, futurs parents", qui mettait l'accent sur les problèmes de la périnatalité. C'est également dans ce cadre que sont menées certaines campagnes, comme en matière d'éducation sanitaire ou de prévention d'accidents de travail, ou de dépenses de santé...

- C'est grâce à la présence de ces élus que l'information peut également "remonter" dans les meilleures conditions possibles. Si une heure de permanence est mal choisie, un formulaire mal conçu : ils seront en effet les mieux placés pour répercuter la cause de l'inadaptation.

Ce système permet d'établir entre le personnel administratif des caisses départementales et le public tout un réseau de relais : les élus communaux et cantonaux, l'agent d'information dont se sont maintenant dotées la plupart des caisses, tout un ensemble d'agents extérieurs - assistantes sociales, médecins du travail, vérificateurs, agents de prévention, animateurs : l'action de tous ces intervenants se complète et se coordonne de façon originale. L'intervention des uns et des autres se réalise selon des équilibres qui se modifient en fonction des besoins.

En effet, si la Mutualité sociale agricole ne se cantonne pas -loin de là- à un rôle de simple gestionnaire des risques sociaux, et a au contraire le souci de mener une politique active d'animation du milieu rural, elle cherche par contre à intervenir le moins possible directement, ou le moins longtemps possible en tout cas, dans l'organisation d'une activité (clubs du 3ème âge, clubs de jeunes, centres sociaux ...). Son but est de susciter les projets, d'aider à les réaliser, de les soutenir, tout en laissant l'essentiel de la responsabilité aux intéressés eux-mêmes.

Les caisses centrales mettent en oeuvre les politiques définies en matière de vieillesse prestations sociales et familiales etc... Elles informent et conseillent les caisses départementales dans l'application de ces réglementations.

Cette action est soutenue grâce à la collecte, l'élaboration et la diffusion d'une importante documentation.

Les 85 caisses départementales ont, comme on l'a vu, une double mission : gérer la protection sociale; développer, pour les adhérents, une action sanitaire et sociale adaptée aux besoins de chaque département. Elles doivent agir dans le cadre des politiques telles qu'elles sont définies au niveau général et reçoivent une aide technique du niveau central. Chacune conserve cependant, dans son organisation et certaines actions à mener, une grande marge d'autonomie.

Un exemple : La Caisse départementale de la Sarthe (au Mans).

Les relations qu'elle établit avec ses adhérents font principalement appel à l'information, sous toutes ses formes.

L'information écrite.

La presse : La Caisse fait régulièrement appel à deux quotidiens départementaux ainsi qu'à de nombreux hebdomadaires locaux pour transmettre des renseignements généraux ou d'ordre pratique. Un hebdomadaire agricole "I'Agriculture Sarthoise", constitue le support essentiel de l'information technique : l'organisme l'utilise régulièrement pour faire passer des informations très variées, il élabore en outre, lui-même, une fois par trimestre, un numéro supplémentaire à ce journal. L'expérience montre que ce numéro, adressé gratuitement à tous les adhérents chez eux, a un très bon impact.

D'une manière générale d'ailleurs, la presse locale agricole est lue par une très grande majorité des exploitants agricoles ; les salariés par contre, sans doute moins intégrés au monde rural, nécessitent des actions plus spécifiques.

En dehors de ces supports traditionnels, la Caisse a créé une série de bulletins d'information.

Une originalité à signaler : "Femmes au village" et "Retraités" sont en grande partie élaborés par les intéressés eux-mêmes ; ils sont distribués par ces mêmes participants, qui font du "porte-à-porte" pour aller le donner directement à chaque personne concernée.

La caisse saisit enfin toutes les occasions d'informer directement l'adhérent lors d'envois habituels de courrier. On citera par exemple : au service "cotisations" : transmission d'informations sur les cotisations, les modifications législatives, les avis de permanences ; au service "prévention" : envoi aux employeurs et aux salariés de guides et de brochures sur la sécurité dans le travail ; au service "social", information des allocataires sur l'aide aux vacances etc... Les initiatives en ce domaine sont très variées.

L'information orale.

L'accueil : Plus de 10 000 personnes sont reçues chaque mois à la Caisse. Les appels téléphoniques sont également très nombreux. Dès qu'une demande de renseignement concerne un dossier déposé dans les services techniques, ce sont ces services qui répondent à la demande.

Les travailleurs sociaux du département -assistantes sociales, conseillères, animateurs, contrôleurs- tiennent régulièrement des permanences dans les centres sociaux, les mairies, les maisons de l'agriculture, les écoles ménagères, les foyers ruraux... Des permanences sont également assurées les jours de marché.

Des visites à domicile sont effectuées dans certains cas. La Mutualité sociale agricole a été l'une des premières institutions à organiser de telles visites.

La caisse intervient auprès des élèves des établissements agricoles ; elle participe aux stages de formation ; elle organise des visites de ses services.

Les réunions organisées par la Mutualité sociale agricole sont sans doute l'aspect le plus original sur lequel il convient d'insister.

Certaines de ces réunions sont réservées aux délégués élus (1600 pour le département). Une formation de ces relais est indispensable. La Caisse organise des réunions plénières -une par an- dans le but de coordonner l'action, et des réunions décentralisées par région.

D'autres réunions sont par contre organisées pour - et par - les agriculteurs eux-mêmes. La Caisse apporte pour l'organisation de ces rencontres son aide technique et matérielle (par le prêt de documentation ou de montages audiovisuels par exemple) mais ce sont les sections cantonales qui décident du thème de la réunion et préparent le cadre général de l'action.

Les thèmes sont divers : vaccination antitétanique, éducation sanitaire, indemnité viagère de départ, prestations extra-légales...

Y sont invités, en plus des élus, selon les cas : les responsables professionnels, les exploitants concernés, le secrétaire de mairie...

Ces réunions constituent dans la Sarthe une modalité d'information fréquemment utilisée.

Dans la plupart des départements se tiennent -l'hiver de préférence- des réunions de ce type, mais à des fréquences différentes selon les cas. Les Caisses jugent généralement cette forme d'information "très intéressante et enrichissante", même si elle est parfois lourde à assumer.

C'est une méthode qui nécessite également une très bonne coordination de l'action de l'ensemble des acteurs.

C'est dans le but d'assurer cette coordination que la Mutualité sociale agricole du Mans se "désengage" des projets qu'elle a au départ financés et montés dès qu'elle estime que les intéressés peuvent prendre la relève. Cette politique permet en effet aux travailleurs sociaux et aux animateurs qu'elle emploie de se consacrer alors davantage à cette action de coordination. Cela a été le cas notamment pour une pouponnière que la Caisse avait créée près du Mans, ainsi que pour deux colonies de vacances qu'elle gérait d'abord seule. Dans la même optique, le fonctionnement du groupement féminin et celui de la fédération des retraités sont progressivement passés sous la responsabilité des adhérents.

Cette politique a le mérite de permettre une très grande souplesse de l'action, et une adaptation permanente de cette action aux besoins du public.

La Direction Générale pour les Relations avec le Public au Ministère de l'Economie et des Finances (D.G.R.P.).

Créée en mai 1977, la Direction générale pour les relations avec le public a essentiellement pour mission "d'animer et de coordonner l'action des services du ministère en matière de relations avec leurs publics, aux échelons nationaux, régionaux, départementaux et locaux, pour ce qui concerne l'information et l'accueil des usagers et la simplification des procédures économiques", et de "développer les procédures de déconcentration des décisions".

Administration de mission et d'impulsion, la Direction générale fonctionne avec des structures légères. Elle coordonne au sommet l'action des différentes directions du ministère au sein duquel elle a été instituée, et anime à la base une action presque totalement déconcentrée des services.

C'est cette déconcentration de l'action qui fait l'originalité des méthodes adoptées par cette Direction.

Le texte instituant la Direction générale parle "des relations des services avec leurs publics" : nous classerons ces publics en deux catégories : le grand public et les publics spécialisés.

L'amélioration de l'information et de l'accueil pour le grand public.

L'action est menée de manière déconcentrée, expérimentale et progressive.

En effet, la Direction générale a préféré agir par touches successives. Les méthodes d'amélioration ont dans un premier temps été testées au niveau d'une région - La Bretagne d'abord - puis progressivement étendues : Aquitaine, Rhône, Alpes, département du Cher... Vingt-huit départements sont maintenant concernés ; dix-huit de plus le seront à la fin de 1982 ; en 1983, la Direction " s'attaquera " à la région parisienne (le Val-de-Marne, considéré comme typique, est déjà concerné par l'expérience).

Les programmes annuels d'action sont approuvés et soutenus par la Direction générale. Mais l'essentiel des initiatives sont prises et mises en oeuvre par les fonctionnaires locaux au niveau des régions et des départements. Ces fonctionnaires agissent dans le cadre de structures légères, les " Comités (départementaux ou régionaux) pour les relations avec le public " (Les comités départementaux comprennent le trésorier-payeur général, le directeur des services fiscaux, le directeur des douanes, le directeur de la concurrence et de la consommation. Les comités régionaux comptent en outre le directeur régional des impôts, le directeur de l'Institut national des statistiques et des études économiques, le Conseiller commercial en mission) et des groupes de travail.

Quelques axes principaux guident les recherches et les modalités d'action.

L'opération est menée dans une région déterminée, pour les administrés de cette région, et avec eux.

La démarche doit de ce fait consister d'abord à rechercher et analyser les besoins de ce public particulier, ce qui permettra d'établir des programmes adaptés.

On constate une très forte demande d'information sur l'organisation des services. Deux moyens sont utilisés pour répondre à cette demande : le guide départemental des services fiscaux et financiers et les dépliants cantonaux, traduction simplifiée et réduite, au niveau de chaque canton, du guide départemental.

Les responsables considèrent qu'à cet égard un effort de codification s'impose. L'utilisation du téléphone ayant pris une ampleur considérable, c'est au niveau des annuaires téléphoniques que, selon eux, une amélioration de l'information sur l'organisation des services devrait être recherchée.

L'usager a également besoin d'une information générale sur les problèmes administratifs qui se posent à lui. Des dépliants sont élaborés à cet effet. L'information contenue dans ces dépliants s'efforce de répondre à plusieurs critères :

- elle traite un problème global de l'administré, d'où la nécessité d'une coordination interdirectionnelle au sein du ministère, ou même interministérielle.

- elle se veut pratique, car elle est destinée à aider le public dans des cas concrets.

C'est pour ces raisons que l'élaboration des dépliants d'information font généralement l'objet d'une navette entre les services de guichet, les services techniques locaux et la Direction générale.

.Elle est, autant que possible, donnée au moment où l'administré en a besoin, d'où la recherche d'une sélection dans les occasions d'informer (une démarche particulière) ou dans les relais à utiliser (un dépliant sur "le changement d'adresse et vos impôts" distribué par les entreprises de déménagement ; un dépliant sur la redevance télévision remis à l'usager par les vendeurs de téléviseurs).

- La presse régionale et locale est considérée comme un moyen privilégié pour faire passer l'information. Dans plusieurs régions, ont été mis en place des centres d'information et de relations publiques ; composés d'une petite équipe de fonctionnaires, ils sont chargés des relations avec la presse.

- Les chaînes de radio et de télévision sont largement utilisées pour des actions d'information réciproques. Un effort est fait pour que les informations diffusées par ces moyens soient régionalisées.

- Constatant l'"explosion" du téléphone et l'utilisation intense de ce moyen de communication par l'usager, surtout dans les grandes villes, des centres de renseignement par téléphone ont été créés. Il en existe actuellement deux, à Rennes et à Bordeaux. Ces centres constituent des services interadministratifs, compétents pour l'ensemble des administrations économiques et financières de la région concernée.

- Une aide pratique est apportée à l'usager dans l'accomplissement de ses démarches administratives, grâce à ce système de "fiches de visite" : par ce système, c'est le fonctionnaire chargé de l'accueil qui rédige lui-même la demande de l'administré et la transmet au service compétent.

L'amélioration de l'information pour les publics spécialisés.

A l'égard des publics spécialisés, les expériences ont surtout pris la forme de "journée d'études et d'information". Portant sur un thème précis et d'actualité, ces journées visent un triple objectif : informer les usagers, organiser une rencontre entre le public et les fonctionnaires ; réformer des procédures inadéquates. Elles sont organisées dans le cadre d'une région, mais permettent de tirer des conclusions valables pour l'ensemble de la France.

Plusieurs opérations de ce type ont déjà été réalisées : à Lyon et à Bordeaux, sur les problèmes du financement des investissements des petites et moyennes entreprises industrielles ; à Dijon, sur les problèmes de l'exportation ; à Arles, sur les problèmes des métiers d'art ; à Clermont-Ferrand, sur le régime fiscal des agriculteurs ; à Toulouse, sur le nouveau plan comptable ; à Grenoble, sur les problèmes fiscaux des associations ; etc...

Ces journées nécessitent généralement une préparation de plusieurs mois. Y sont conviés les différents publics concernés par le thème qui y est traité : agriculteurs, commerçants, consommateurs, experts-comptables... Les questions posées, loin d'être "enterrées", font l'objet de réponses par l'administration. Les dossiers sont diffusés dans toute la France par l'intermédiaire des services extérieurs du ministère et de relais divers. Dans certains cas, des brochures et des guides sont édités et diffusés grâce à une prise en charge partagée entre l'administration et les personnes privées intéressées (brochure sur le nouveau plan comptable, guide fiscal des associations, notamment).

Dans certaines régions des comités d'usagers, composés de représentants des organisations professionnelles et de fonctionnaires, ont également été mis en place.

On se bornera à signaler en outre :

- Que la Direction générale pour les relations avec le public joue également un rôle important en matière d'information économique ("Notes bleues", centre de documentation économique et budgétaire).

- Que la mise en place de la Direction s'est accompagnée d'une importante action de formation des fonctionnaires, à tous les échelons de la hiérarchie.

Le Bureau de l'Information et des Relations du Public au Ministère de la Justice.

Toute une série de dépliants d'information existent, dont voici quelques exemples : l'Avocat, l'Aide judiciaire, Qui juge quoi, Vous avez porté plainte, Le conseil de prud'homme, Les défauts de construction, Suspension et annulation du permis de conduire, Injonction de payer comment recouvrer une créance.

Ces fiches sont diffusées par le canal des tribunaux, et aussi, en principe, des mairies.

Le service responsable pense réexaminer l'ensemble du problème, aussi bien en ce qui concerne l'élaboration que la diffusion de ces dépliants.

Des brochures, destinées également au public, sont éditées : "La justice en 100 mots", "Les pensions alimentaires".

"Le courrier de la chancellerie", mensuel d'information du ministère de la Justice, est diffusé auprès des professionnels de la justice.

Deux guides sont actuellement en préparation au ministre de la Justice :

- l'un sur les droits de la victime ;

- le second, sur la justice française, sera une sorte de guide du justiciable. Son élaboration doit se faire sous la coordination du Service d'information et de diffusion (rattaché au Premier Ministre).

- Dans les tribunaux ont été mis en place ces dernières années des services d'accueil, les permanences étant assurées par des magistrats.

- Les mairies organisent également, de plus en plus souvent, des services de consultation juridique gratuits.

Les services d'accueil de trois Préfectures :

Préfecture des Hauts-de-Seine : Nanterre.

Le service d'accueil de la préfecture des Hauts-de-Seine existe depuis la création de la préfecture en 1972.

Rattaché au service de la direction du personnel du service social et du logement, le service d'accueil comprend dix-sept hôtesses.

Depuis 1977, un service des renseignements administratifs par téléphone composé de trois personnes a été mis sur pied. Il traite en moyenne 100 appels par jour.

Le service d'accueil de la préfecture répond à environ 1000 demandes de renseignements par jour, allant de l'orientation géographique des services à une information plus développée sur les conditions nécessaires à remplir pour bénéficier d'un droit.

Le Service d'Accueil et d'Informations Administratives de la Préfecture de Bobigny (Seine-Saint-Denis)

Le service, mis en place en 1972, fonctionne dans sa structure actuelle -autonome- depuis 4 ans.

Il est composé de 8 personnes, dont l'intervention varie selon les besoins : elle va de la simple indication d'un numéro de porte à un soutien beaucoup plus poussé (aide à la rédaction d'une lettre par exemple, prise en charge du début jusqu'à la fin d'une démarche en cas de nécessité). Ces agents ont reçu une formation spécialisée en matière de relations publiques.

L'accueil peut se faire éventuellement en anglais et en espagnol.

Deux des agents du service ont également suivi un stage pour apprendre le langage des malentendants. Un communiqué de presse et une note interne ont permis d'informer sur les nouvelles possibilités d'accueil pour cette catégorie de handicapés.

En 1978, a été mis en place un service d'informations téléphonées, sorte de S.V.P. téléphonique, qui donne tout renseignement administratif mais uniquement par téléphone.

Le service a remis à jour à la fin de l'année un petit guide dont la première édition était sortie en 1978 : " l'Administration vous accueille", Préfecture de la Seine-Saint-Denis (guide d'adresses utiles essentiellement), tiré à 30-000 exemplaires et diffusé par l'intermédiaire des services fiscaux, des directions départementales de l'équipement, de celles des affaires sanitaires et sociales, des commissariats, des mairies etc...

Les responsables cherchent à tirer parti des réactions du public pour obtenir une amélioration des conditions d'accueil : c'est ainsi qu'une réorganisation du service des cartes grises a été décidée, ainsi qu'un réexamen des guichets d'accueil pour les handicapés.

C'est ce service qui étudie les problèmes d'aménagement d'horaire (la Préfecture est ouverte le samedi matin), qui a travaillé, aussi, au projet de conseillers publics dans les préfectures. Il sert également de lien entre les services préfectoraux et d'autres organismes, comme le Comité pour l'aménagement des temps de travail et de loisirs, ou la Commission d'accès aux documents administratifs pour l'application de la loi de 1978 au sein des services préfectoraux.

Il organise, enfin, des visites de la Préfecture, à la demande d'administrés, de lycéens, d'associations...

Préfecture du Val d'Oise : Cergy-Pontoise.

Créé en 1977, le service d'accueil de la préfecture, rattaché au cabinet du Préfet, comprend quatre personnes dont trois hôtesses et un interprète traducteur en langue arabe.

Ce service situé à l'entrée principale de la préfecture est ouvert aux administrés sans interruption du lundi au vendredi de 8 heures 30 à 17 heures, il reçoit en moyenne deux à trois cents personnes par jour.

Il fournit aux usagers tous les renseignements nécessaires à l'accomplissement de formalités administratives.

Le service d'accueil a réalisé un plan de Cergy et des environs sur lequel figurent tous les services administratifs départementaux ainsi que les différents moyens de transport utilisables pour s'y rendre. Pour des demandes de renseignements d'ordre législatif ou réglementaire, le service d'accueil oriente souvent les usagers vers le service de documentation administrative de la préfecture.

Le Centre d'Information Féminin et Familial de Paris (C.I.F.F)

Les Centres d'information féminins, récemment rattachés au ministère des Droits de la femme, sont actuellement en période de réorganisation.

Les Centres d'information sur les droits des femmes (C.I.D.F.), dont la création a été annoncée par la presse à la fin de l'année, constituent en réalité un élargissement et une redéfinition des C.I.F., le but de l'opération étant surtout de compléter l'infrastructure existante et de doter chaque région d'un outil suffisant en multipliant sur le plan local les structures d'accueil et de renseignements à l'intention des femmes.

La mission première de ces centres, c'est en effet de donner une information globale en ce qui concerne les différents domaines de la vie -problèmes de sécurité sociale, du travail, fiscaux, juridiques, familiaux, de logement, des loisirs...

Les moyens d'action dont ils bénéficieront et les modalités de leur fonctionnement sont actuellement à l'étude.

L'Office National d'Information sur les Enseignements et les Professions (ONISEP)

Le public auquel s'adresse l'ONISEP ne correspond que très partiellement à celui que connaissent les services du Médiateur. Le rôle de cet organisme dans la mise en oeuvre de l'information administrative mérite cependant d'être cité dans ce cadre, car il est caractéristique de l'immense effort fait par l'ensemble des administrations pour mieux informer les différentes catégories d'usagers.

L'ONISEP a été créé en 1970 -au sein du ministère de l'Education Nationale- pour répondre aux besoins d'information préalable à toute orientation scolaire et professionnelle. Il a donc pour mission de collecter, traiter, élaborer et diffuser la documentation sur les métiers et les formations qui y préparent. Cette tâche, il l'accomplit en travaillant en liaison avec différents services administratifs, l'Institut national de la statistique et des études économiques, l'Agence nationale pour l'emploi, les universités, les établissements scolaires, les organismes professionnels et syndicaux, les associations de parents d'élèves.

L'ONISEP dispose de services centraux à Paris, chargés de la collecte de l'information et de l'élaboration de la documentation générale, et de 27 délégations régionales (une par Académie) qui diffusent cette documentation et l'adaptent aux spécificités de chaque région.

Cette information qu'il prépare, l'Office la fait passer par différents moyens.

Il élabore, d'abord et surtout, une très importante documentation écrite :

. pour le public scolaire : à tous les stades importants de la scolarité, tous les élèves du niveau concerné se voient remettre par l'intermédiaire de leur établissement scolaire des brochures gratuites contenant des informations sur les orientations possibles, les établissements à contacter dans tel ou tel cas, les démarches à suivre etc...

. pour le public universitaire, une brochure, "Info sup", paraît tous les mois. De nombreuses autres publications donnent des indications sur différents débouchés.

. pour toute personne à la recherche d'informations précises sur des secteurs professionnels, des métiers, des concours administratifs, des publications diverses existent : la revue "Avenirs", les cahiers de l'ONISEP...

Des affiches, "l'ONISEP communique", sont apposées dans les établissements scolaires, collèges, lycées, les centres d'information et d'orientation, les cellules universitaires, les centres régionaux des oeuvres universitaires et scolaires (CROUS), les mairies...

On aborde là un des problèmes essentiels, celui des relais.

L'ONISEP n'a pas de contact direct avec le public. Celui-ci peut se procurer les différents guides et brochures dans un des points de vente de l'office (il en existe à peu près un par Académie) ou par abonnement (Rappelons qu'un certain nombre de ces brochures sont distribuées automatiquement à différents niveaux). Mais c'est aussi et surtout dans les centres de documentation et d'information des collèges et lycées, dans les cellules d'information et d'orientation universitaires, dans les centres d'information et d'orientation, que ces documents sont consultés (l'office met progressivement en place un système d'autodocumentation, dans lequel on se repère à l'aide de documents guides).

Par ces publications, l'ONISEP cherche en réalité essentiellement à établir une première approche, qui provoquera le besoin d'une information plus approfondie, d'un conseil. Les structures d'information mises en place (centres de documentation, C.I.O.) doivent permettre l'instauration de ce dialogue grâce à la présence des documentalistes et des conseillers d'orientation et professionnels.

Pour aider ces informateurs dans leur tâche, l'ONISEP met à leur disposition des moyens particuliers : des publications (" Guide ONISEP des métiers et des formations ", " Réadaptation ", " Rencontres professionnels-élèves " ...) et des montages audiovisuels (films, diapositives).

Pour se faire mieux connaître, l'ONISEP utilise également les moyens télévisés : tous les mercredis, l'organisme diffuse sur T.F.1 (émission "Un métier pour demain") une information de 10 minutes sur des sujets divers ("les métiers du bâtiment", "les métiers de l'informatique", "que faire avec le bac" ... ).

Il est présent, enfin, dans un certain nombre de foires, expositions : salon de l'enfance, semaine de la jeunesse, du travail manuel, S.I.C.O.B...

Le Centre d'Information et de Documentation Jeunesse (C.I.D.J.) de Paris (les remarques préliminaires faites au titre de l'ONISEP valent également ici)

Créé en 1969 sous la forme d'une association de la loi 1901, le C.I.D.J. fonctionne grâce à une subvention du ministère de la Jeunesse et des Sports (pour 80 %) et des ressources propres.

Le C.I.D.J. établit et diffuse de la documentation sur : les problèmes sociaux, l'enseignement, la formation professionnelle, les métiers, l'étranger, les vacances, les loisirs et les sports... Il distribue gratuitement les fiches d'information qu'il a élaboré sur des sujets divers (environ 500) ; les usagers peuvent également consulter sur place les dossiers qu'il a constitués.

Les renseignements, régulièrement remis à jour, se veulent essentiellement pratiques.

Quotidiennement le C.I.D.J. accueille près de 2 000 visiteurs, reçoit de très nombreux appels téléphoniques et répond à un courrier de 300 à 400 lettres.

Les demandes d'information sont, dans près de 50 % des cas, relatives aux métiers.

Pour répondre aux demandes des professionnels de l'information des jeunes (conseillers d'orientation, assistantes sociales, comités d'entreprise, mairies ...), le C.I.D.J. a créé en 1975 " Actuel C.I.D.J. ", qui constitue l'abonnement à la totalité de ses fiches d'information - c'est également ce qui constitue l'essentiel de ses ressources propres.

Il édite également des guides pratiques, d'adresses essentiellement, parmi lesquels : " Loisirs et sports pour les handicapés ", " Répertoire des établissements pour travailleurs handicapés ".

Le Centre accueille dans ses locaux des permanences d'autres organismes : sécurité sociale, agence nationale pour l'emploi et service académique d'information et d'orientation.

La décentralisation, déjà fortement réalisée, du C.I.D.J, devrait se généraliser cette année, avec la création d'un centre dans les régions où il n'en existe pas encore.

L'Assemblée Permanente des Chambres de Métiers.

L'Assemblée permanente représente l'ensemble des Chambres de Métiers auprès des pouvoirs publics. Elle a le statut d'établissement public, de même que ces chambres de métiers, dont la mission est de défendre les intérêts généraux des professions artisanales et qui constituent des relais locaux pour les artisans. L'action de ces institutions concerne environ deux cent cinquante métiers.

L'Assemblée permanente constitue pour les chambres de métiers un vaste service d'information :

- Elle leur retransmet régulièrement une documentation importante : relevé des textes officiels et des débats parlementaires concernant leur domaine d'action, analyse des décisions les plus importantes, revue de presse...

- Elle leur apporte son assistance technique : conseils juridiques, fiscaux, sociaux ; aide aux démarrages d'actions nouvelles ; création de centres de formation d'apprentis...

Cette action lui est rendue possible grâce à l'important fonds documentaire qu'elle se constitue et aux études qu'elle mène concernant l'emploi dans l'artisanat, la création et le financement des entreprises, les problèmes d'aménagement du territoire... Ce fonds documentaire est utilisé non seulement par les chambres de métiers mais aussi par les chercheurs, les organisations professionnelles, et même les administrations.

A leur niveau, les chambres de métiers commencent à mettre en place des services de documentation et d'information. Si bien que la demande auprès de l'Assemblée permanente s'est un peu transformée. Celle-ci demeure cependant primordiale pour les questions complexes. Elle apporte également son aide technique pour la création de ces nouveaux services.

Pour les professionnels et le public, l'Assemblée permanente élabore toute une série de dépliants et de brochures : "La formation", "Les métiers d'art", "Devenir employeur", "S'installer à son compte" etc... Elle diffuse cette information par l'intermédiaire des chambres de métiers et à l'occasion d'organisation d'expositions ou de participation à des salons (comme le salon de la jeunesse ou de la création des entreprises).

Comme les chambres de commerce et d'industrie, les chambres de métiers vont progressivement devenir, pour l'ensemble de la France, des centres de formalités des entreprises. Leur rôle de relais entre l'artisan et les services administratifs va par là même s'affirmer encore davantage.

On peut signaler enfin que l'Assemblée permanente des chambres de métiers a institutionnalisé des liens ou monté des actions avec des organismes comme les agences pour l'emploi, les centres d'information et de documentation jeunesse, les centres d'information et d'orientation.

Les Inter-Services à France Inter.
Ces émissions de radio sont organisées selon deux modalités essentielles :

- A des périodicités variables selon les organismes intéressés, les administrations et certaines institutions (telles que le Médiateur par exemple) font passer sur France Inter, dans le courant de la journée, des flashs d'information sur des sujets d actualité qui ont été précédemment programmés.

- Dans le courant de l'année 1981, cent cinquante organismes participant à des degrés divers à l'information administrative sont intervenus dans le cadre de ces journées.

- Les auditeurs intéressés et qui souhaitent une information Complémentaire sont invités à appeler sur un numéro de téléphone (précisé dans le flash) : des agents des organismes concernés sont mobilisés pour la journée dans les locaux de la radio pour répondre (hors antenne) sur ce numéro de téléphone aux questions qui leur sont posées.

- Certains services administratifs organisent dans le cadre de ces émissions de service des permanences téléphoniques régulières.

- C'est le cas par exemple pour les services de l'Education Nationale et des universités, où toute la journée, du lundi au vendredi, on peut obtenir des renseignements en la matière en appelant sur le 306.13.13. Ces services prévoient en outre un flash d'information particulier tous les mercredis.

C'est le cas également en matière sociale : le 306.11.11 renvoie toute la semaine sur une permanence tenue par des agents des organismes de retraite, de l'assurance maladie, des allocations familiales. Des dépliants d'information sont transmis à la demande. Chaque organisme diffuse au moins deux fois par semaine des flashs d'information sur des sujets d'actualité.

Les ministères des Finances et de la Défense organisent également dans ce cadre, avec des fonctionnaires de leurs services, des permanences. Là encore des flashs d'information sont diffusés pour tout sujet d'actualité : déclaration d'impôts par exemple en matière fiscale, problème d'assurances au moment des vacances, ou pour la Défense, les périodes de recensement. Des dépliants d'information peuvent aussi être envoyés par l'intermédiaire de Radio France.

Ces permanences facilitent la transmission d'une information efficace, dans la mesure où elles permettent de diversifier les actions.

Inter-Migrants (sur le 306.13.13 également) semble avoir une place un peu à part dans ces émissions de service.

Inter-Migrants, qui existe depuis 1975, dépend de l'association "Information, Culture et Immigration" (cet organisme a élaboré, à l'usage des personnes appelées à informer et à orienter la population immigrée, un répertoire des organismes publics et des associations privées appelés à intervenir dans la vie de cette catégorie de personnes), maintenant sous la tutelle du ministère de la Solidarité Nationale. Ces services sont liés à Radio France par une convention. L'activité d'Inter-Migrants est organisée sur le même modèle que celle des autres services : un bulletin de 20 secondes est diffusé chaque jour sur France Inter (sur un problème juridique ou de législation). Une permanence téléphonique en langue française et en langue étrangère (Arabe, Portugais, Espagnol) est assurée tous les jours de 9 heures à 19 heures. Des documents bilingues sont à la disposition du public.

Les quatre personnes du service doivent non seulement faire face elles-mêmes à un abondant courrier, mais sont également fréquemment appelées pour des traductions de pièces, ou pour accompagner des étrangers quelque peu perdus dans les différents services administratifs et les aider à la préparation des dossiers.

Ces émissions de service sont à l'origine d'un abondant courrier, qui parvient à Radio-France même (entre 2500 et 3000 lettres par mois). Il est répondu par écrit à chaque demande d'information.

L'institut national de la consommation (I.N.C.)

Etablissement public administratif placé sous la tutelle du Ministre de la Consommation, l'I.N.C. est chargé de procéder à des études d'essais de produits et à des études économiques et juridiques.

Il est également un organisme d'information, de formation et de documentation des consommateurs et de leurs associations.

Cette information, l'institut la réalise essentiellement grâce à sa revue mensuelle : "50 millions de consommateurs". Il édite également une brochure hebdomadaire technique "Consommateurs Actualité" et il met à la disposition du public, gratuitement, toute une série de fiches sur des sujets très divers. Il réalise enfin ses propres émissions de télévision. Le temps d'antenne qui lui est attribué vient d'être multiplié par deux et équivaut à 24 minutes pour l'ensemble des trois chaînes.

Les problèmes de la consommation sont, a priori, assez différents des problèmes administratifs proprement dits et il peut paraître paradoxal d'avoir contacté une organisation comme celle-ci dans le cadre de l'information administrative.

On s'aperçoit en réalité que l'administré est, dans un certain nombre de cas, considéré comme un "client" du service public (Transports, Téléphone ...) et que cette conception de l'usager se développe.

L'I.N.C., selon les informations reçues, est de plus en plus souvent consulté sur ce type de questions. Les problèmes de constructions individuelles, de pollution, font également l'objet de contacts de plus en plus fréquents entre l'Institut et les associations.

La demande est certainement, d'ailleurs, la conséquence directe de la politique adoptée par l'organisme lui-même, qui pense devoir dépasser son rôle initial de protecteur du consommateur vu simplement comme acquéreur de biens et produits, et développer sa réflexion sur les problèmes du service public.

Le titre de certaines fiches mises à la disposition du public est, à cet égard, révélateur : "La déduction fiscale des actions Monory", " Les factures de téléphone", "L'aide judiciaire", "l'accès aux documents administratifs", "fichiers et libertés" (à côté de fiches plus classiques sur "Le service après vente" ou "Les polices d'assurance").

Quatre pages sur "Vos recours face à l'administration" sont parues il y a un peu plus d'un an dans le numéro 122 de "50 millions de consommateurs".

L'Institut national de la consommation met en outre à la disposition des consommateurs un service d'avocats (par téléphone) et un service de juristes (où peuvent être abordés des problèmes de consommation proprement dits mais aussi les litiges en matière de téléphone et de compteurs d'eau.

Lorsqu'il est consulté sur un litige n'entrant pas dans sa compétence, l'I.N.C. oriente vers le service d'information -public ou privé - adéquat.

Des expériences diverses.

Les expériences décrites ci-dessous n'ont pas donné lieu à des visites sur place. Mais le Médiateur en a été informé par l'intermédiaire des correspondants départementaux ou de responsables et personnalités locales.

L'information municipale à Metz.

Si les municipalités n'ont pris conscience qu'assez récemment de leur rôle en matière d'information administrative, elles développent rapidement cette information auprès de leurs ressortissants (permanences, consultations juridiques gratuites, bulletins d'information).

A Metz, une telle politique a été mise en place à partir de 1973.

Son objectif : informer sur l'activité et les projets de la municipalité, les questions financières, l'organisation de la mairie, les problèmes socioéconomiques de la cité... Avec un souci permanent : que cette information ne soit pas à sens unique et qu'elle "remonte" dans de bonnes conditions.

La responsabilité en est confiée à une structure légère (6 personnes).

Nous ne nous attarderons pas sur les techniques traditionnelles qui sont utilisées (bulletin municipal, action publicitaire directe grâce aux panneaux type Decaux, réalisation d'expositions, recours à la presse locale ... ), mais plutôt sur ce qui constitue sans doute la plus grande originalité du système de la ville de Metz qui a ouvert, début 1976, le premier centre audiovisuel d'information municipale de France.

Le principe d'un tel centre : intégrer dans une architecture agréable et fonctionnelle tous les moyens modernes de communication en fonction d'une dynamique bien définie d'information et de visite.

Dans une première salle, la projection d'un film d'une douzaine de minutes fait découvrir au visiteur l'importance de l'action communale tant dans sa vie quotidienne que dans le développement de sa ville.

Pénétrant ensuite dans une deuxième salle, celui-ci se trouve face à trois écrans, devant un pupitre matérialisant, grâce à environ 80 questions, la quasi-totalité des services municipaux et extra municipaux (allocations familiales, emploi, enseignement, culture, sécurité etc ... ).

Dans une salle de documentation, la personne intéressée pourra obtenir les fiches imprimées qui mémorisent et complètent l'information présentée sur l'écran.

En liaison directe avec les services municipaux, cette dernière salle offre aussi la possibilité d'avoir rapidement un complément d'information sur d'autres services administratifs, grâce à une collaboration très étroite avec le service d'accueil de la préfecture de région.

Cette salle est particulièrement étudiée pour accueillir des groupes.

Le centre en effet n'est pas conçu seulement pour être un moyen d'information pour l'usager ; il se veut également un outil de formation civique et est particulièrement mis à la disposition des enseignants pour leur permettre de sensibiliser les enfants et adolescents.

Une zone d'exposition temporaire a enfin été aménagée dans les locaux de l'hôtel de ville : elle est destinée à faire découvrir aux citoyens les projets à l'étude, notamment en matière d'urbanisme et est conçu non seulement comme un instrument d'information, mais aussi de concertation.

Un questionnaire est remis au public à la fin de la visite pour qu'il fasse part de ses remarques et suggestions.

La presse a largement informé le public de l'ouverture de ce centre, qui accueille un grand nombre de visiteurs individuels, et des groupes divers : troisième âge, associations de jeunesse, scolaires, chefs d'entreprises...

Une autre initiative mérite d'être signalée pour le département de la Moselle : le Préfet adresse tous les quinze jours aux 718 maires de ce département ainsi qu'aux principaux responsables de la vie administrative et économique une publication, la "lettre aux Maires". Ce dossier, tiré à 2000 exemplaires, se compose de trois parties essentielles : une lettre aux maires, un développement sur un thème administratif, des informations pratiques.

Nous rappellerons qu'il existe à Metz un Centre interministériel de renseignements administratifs. Ce Centre utilise fréquemment la presse locale pour faire passer des informations générales ou pratiques.

Toutes les directions départementales des différentes administrations recourent aussi régulièrement à cette presse locale.

En Mayenne, le Préfet a pris une initiative un peu comparable à celui de la Moselle en faisant publier tous les mois un bulletin, distribué à 1 300 exemplaires, où sont traités divers sujets : les problèmes de l'emploi, l'aide aux entreprises, les prêts aux collectivités locales, les plans de développement agricoles... La presse et la radio sont destinataires de la publication.
Assez nombreuses sont aujourd'hui les Préfectures qui éditent des Bulletins d'information périodiques.

Le Centre d'Information Municipal de Roubaix.

La création -toute récente- de ce service veut répondre à un double objectif :

- Améliorer l'accueil des administrés et développer une activité de conseil social en créant une structure susceptible de relayer l'action des services : le Centre doit en effet fournir aux administrés des informations sur toutes les activités publiques ou privées de caractère administratif, économique, culturel ou associatif les intéressant et les aider à frapper à la porte du bon service.

Il est à noter que la municipalité a réservé aux associations une large place dans le Centre d'information, en leur donnant notamment des moyens d'information et des moyens matériels qui leur permettront d'assurer des permanences.

- Apporter une information précise et objective sur l'action municipale afin de créer les conditions d'un dialogue permanent.

Trois agents, dont une interprète franco-arabe, sont responsables de l'accueil du public et peuvent apporter des conseils dans les domaines social, culturel, juridique... Deux bureaux isolés permettent des conversations dans le calme et la discrétion. Un coin détente a été aménagé pour les enfants.

Un ensemble de panneaux et de fiches apportent des informations sur les services rendus par la mairie et par les autres organismes publics ou parapublics.

Des programmes audiovisuels simples traitent de divers problèmes touchant à la vie quotidienne.

L'information sur l'action municipale est donnée dans une salle de projection.

De même que Grenoble, Metz, Roubaix, une quatrième ville, Nantes, est dotée -depuis peu- d'un système de télématique municipale.

A Chartres, en Eure-et-Loir.

Une réflexion conjointe du correspondant départemental du Médiateur et de la Jeune chambre économique de Chartres sur "l'amélioration des rapports Administrés-Administration" a abouti à l'élaboration d'un "mémento de l'administré", guide qui, sous les thèmes "comment connaître vos droits ?Comment les faire valoir ?" fournit des renseignements sur les principaux renseignements généraux et pratiques.

Faute de moyens, ces informations n'ont pu être diffusées sous forme de plaquette, mais elles ont été intégralement publiées dans la presse locale.

L'impact de cette réflexion a largement dépassé le cadre du département puisque la Jeune chambre économique nationale a retenu ce thème de recherche pour l'un de ses congrès. Une trentaine de jeunes chambres économiques ont également décidé de se pencher sur cette question, sous des formes diverses : rédaction de mémento de l'administré, organisation de journées "portes ouvertes" dans l'administration, colloques, débats (le Médiateur avait participé à l'un d'eux ; voir la "Vie de l'Institution").

Toujours dans ce département, la préfecture procède à la publication et à la diffusion d"'Eure-et-Loir Administrations", annuaire d'informations sur les services administratifs, ceux-ci étant présentés avec l'indication du nom des responsables.

Nombreux sont maintenant les départements qui publient de tels annuaires.

Les personnels attachés au service d'accueil des entreprises -de tels services existent maintenant dans toutes les préfectures- apportent une aide pratique très importante aux intéressés.

Le Barreau des avocats à Chartres a pris l'initiative d'organiser des permanences gratuites, qui connaissent un vif succès.

La direction départementale des Postes organise des rencontres avec les organismes patronaux et syndicaux. Ces réunions -d'information et de concertation- sont très appréciées du public. La direction départementale du Temps libre organise, à l'attention des associations, des réunions d'information et de formation sur les problèmes de gestion, comptabilité et fiscalité des associations. Les cycles qui sont organisés réunissent parfois jusqu'à 60 responsables.

La direction départementale de la Concurrence et de la consommation a créé un bureau d'accueil qui renseigne sur les prix, les contrats, les assurances... et renvoie sur la boîte postale 5 000 lorsqu'il y a un litige avec un professionnel. Elle a également noué des liens avec les différentes organisations de consommateurs pour une étude en commun des problèmes.

La direction départementale de l'Equipement a créé, en 1980, un service d'assistance administrative et juridique à l'usager : ce service est tenu par une contractuelle. Celle-ci assure des permanences dans toutes les communes chefs-lieux de canton. Elle renseigne sur les problèmes d'urbanisme, de construction et de financement. Elle oriente également vers les services responsables.

Il existe également au sein de la direction un accueil pour les permis de construire. Ce service règle les problèmes spécifiques à ces dossiers.

La direction fait passer une information régulière par la presse : la presse locale coopère pour faire paraître divers renseignements administratifs surtout lorsqu'ils ont un intérêt départemental ; il est paru, par exemple, des articles sur les cartes communales : les permis de démolir, les lotissements, etc...

Une expérience de décloisonnement menée par la direction départementale de l'Action sanitaire et sociale dans les Ardennes.

Il y a environ quatre ans, une équipe se réunit pour élaborer un journal : "A propos d'action sociale".

L'idée était de regrouper, autour de ce thème, des personnes qui, d'une manière ou d'une autre, sont concernées ou impliquées par ces problèmes.

A l'heure actuelle, cette équipe pluridisciplinaire comprend, à côté de représentants des administrations -action sanitaire et sociale, jeunesse et sports, éducation surveillée, allocations familiales, municipalité-, des éducateurs spécialisés, des assistantes sociales, des associations - comme le "groupement pour l'insertion des handicapés physiques", "vivre en ville", la société des écrivains ardennais, le secours catholique etc...

Les thèmes du journal sont variables : problèmes institutionnels, de financement, le handicap...

Comme il est apparu que l'idée de départ correspondait à un besoin important, l'équipe a pensé utile d'organiser des stages.

Il s'est agi dans un premier temps de stages de sensibilisation à l'accueil du public, qui s'adressaient essentiellement aux personnels d'accueil des administrations et d'institutions médico-sociales.

Puis le projet a été affiné et ouvert aux administratifs de tout niveau, du secteur public comme du secteur privé (municipalités, hôpitaux, centres médicaux psycho-pédagogiques ... ) et aux travailleurs médico-sociaux (assistantes sociales, éducateurs, infirmières).

Le thème des stages lui-même a dépassé les seuls aspects de l'accueil et est maintenant destiné à apporter une information sur les institutions sociales et médico-sociales, l'objectif étant de permettre à chacun de se situer dans un ensemble institutionnel.

Ces stages -un par trimestre- durent six jours et regroupent chaque fois environ vingt-cinq personnes. Ils sont possibles grâce à la participation bénévole des différents responsables institutionnels du département et au local prêté pour la circonstance par l'hôpital général de Charleville-Mézières. Les employeurs prennent normalement en charge les indemnités et les frais de déplacement des stagiaires.

Cette participation unanime démontre à elle seule l'utilité de l'expérience.

Celle-ci est d'ailleurs destinée à s'étendre puisque la direction des Affaires sanitaires et sociales de Châlons-sur-Marne a demandé à celle des Ardennes de mettre sur pied des opérations analogues pour la région Champagne-Ardennes.

L'Institut rural d'informations à Sarlat.

L'Institut rural d'informations de Sarlat s'est créé en 1979 sous forme d'association de la loi de 1901.

Son objectif : donner l'information économique, technique, sociale... nécessaire à tous ceux qui veulent réaliser ou soutenir des projets de création ou d'innovation sociale : entrepreneurs individuels, associations d'utilité collective, organismes sociaux, collectivités locales, services départementaux...

L'Institut a dans ce but constitué un centre d'information et un centre de documentation. Son fonds documentaire, informatisé, est constitué et régulièrement mis à jour grâce à une liaison constante avec les administrations, les associations, les mouvements coopératifs...

L'activité de l'institut rural d'informations se situe à la limite de la recherche effectuée ici car l'information qu'il fournit se rapproche plus de l'information technique que de l'information administrative telle que nous l'avons entendue dans ce rapport. Mais la démarche que l'organisme a adoptée semble fournir un bon exemple de collaboration entre partenaires de statut certes différent mais concourant au même but.

Ces quelques exemples ne sont que l'illustration de ce qui existe dans les administrations à tous les niveaux. Bien d'autres expériences pourraient être citées et sans doute bien d'autres initiatives découvertes.

Bulletins, guides, édités par les départements, les municipalités ; dans le Bas-Rhin, brochure réalisée par le comité départemental d'information et de coordination des actions en faveur du troisième âge.

Utilisation fréquente de la presse locale, les relations avec cette presse étant souvent sous la responsabilité d'une équipe au sein du Cabinet du Préfet, ou étant prise en charge par les différentes directions départementales.

En Indre et Loire, le bureau du Cabinet du Préfet organise périodiquement des campagnes d'information du public : "Pacte national pour l'emploi", "Femmes seules", "Touraine propre".

A Amiens, le "Courrier Picard", organe de presse régional et départemental, publie des informations juridiques dans une rubrique "Le carnet de l'avocat", par l'intermédiaire duquel les particuliers posent des questions précises. Le journal rend compte également des activités des écrivains publics dans le milieu rural.

Information générale relayée par l'information directe : services d'accueil dans les préfectures ; permanences diverses assurées par de plus en plus de services administratifs ; services d'orientation pour les handicapés ; dans le Maine et Loire : service de renseignements du public créé au sein du Commissariat central d'Angers ; conseillers publics (expérience en cours dans quelques départements).

Essai de clarification et simplification également, à divers niveaux, en même temps que d'information : dans les côtes du Nord par exemple, la "lettre des côtes du Nord" s'efforce de clarifier les informations les plus complexes ; les cartes grises sont expédiées directement à leurs titulaires...

Il ne faut pas oublier, non plus, toutes les initiatives privées qui se développent un peu partout pour fournir des "informations services".

Ces initiatives sont multiples :

Informations données dans les journaux des Mutuelles, "Dossier familial" de la Caisse nationale de crédit agricole, brochures et périodiques d'information sur les problèmes fiscaux, juridiques, de construction..., rubriques dans la presse quotidienne, dans des hebdomadaires divers...

Journées d'information organisées par des professions diverses : par le Notariat par exemple.

Il faudrait sans nul doute faire une place toute particulière aux émissions de Radio et de Télévision, destinées à informer le grand public (des millions d'auditeurs !) des décisions administratives nouvelles, ou parfois à critiquer l'attitude de certaines administrations, à travers des exemples particuliers.

La "personnalisation", voire la dramatisation du sujet ne lui ôtent pas toujours sa valeur d'exemple, et il peut concourir utilement à l'information des citoyens.

Il n'est que de voir la multiplication par dix du courrier reçu par le Médiateur lorsqu'il participe à une émission radiodiffusée ou télévisée pour mesurer l'attention que porte le public à tout ce qui touche aux litiges avec l'Administration.

Mais il nous a été nécessaire de limiter notre prospection. Des centaines d'autres initiatives publiques ou privées existent, qui n'ont pu être évoquées ici.

Elles sont, toutes, le témoignage d'un intense besoin d'information, et d'une immense bonne volonté, parfois confuse, d'y répondre favorablement.

REFLEXIONS SUR LES PROBLEMES D'INFORMATION





A l'issue de cette étude, et devant cette profusion de moyens, on pourrait être tenté de se dire : "peut-on faire plus ? peut-on faire mieux ? n'est-ce pas un peu la faute de l'administré lui-même s'il est mal informé ?

Passé ce premier réflexe, en grande partie injustifié, on reste consterné par le fossé qui existe entre l'usager du service administratif et ce service administratif lui-même. Il y a là sans doute l'un des freins les plus forts à une bonne relation Administration-administré : on est en présence de deux mondes séparés qui ont bien du mal à se rencontrer.

C'est pourquoi on ne peut être que particulièrement favorable à toutes les initiatives prises pour faire connaître l'action administrative et le fonctionnement des services qui sont à la base de cette action (expérience de la ville de Metz, de Roubaix, visites des locaux administratifs, réalisation de films ... ), et souhaiter leur multiplication sur l'ensemble du territoire.

La réconciliation entre les deux parties est à ce prix.

L'information sur les structures

Cette ouverture, qui permettra à l'usager de connaître et d'appréhender les structures de l'Administration, lui apportera en même temps l'information concrète qui, actuellement, fait encore cruellement défaut.

Combien d'administrés ignorent par exemple que leur réclamation fiscale ne doit pas être adressée au percepteur mais à l'inspecteur des impôts (bien que ce soit précisé sur l'imprimé) ; que s'ils veulent un renseignement sur une affaire les concernant, ils ont tout intérêt à s'adresser au service qui instruit leur dossier.

Certes maintenant, conformément à la circulaire du 23 décembre 1981 du Ministre de la Fonction Publique et des Réformes Administratives, la demande de renseignement ou la réclamation mal orientée sera spontanément renvoyée sur le service adéquat. Mais quel gain de temps, à ce niveau, une bonne information préalable serait-elle apte à apporter !

Il ne saurait être question ici d'ignorer les efforts que toutes les administrations ont faits depuis quelques années pour informer sur leurs structures, leur souci d'indiquer "qui fait quoi" ayant pris dans leur action autant d'importance que l'information technique proprement dite. De plus en plus services centraux, départements, communes, diffusent des brochures pratiques.

L'expérience montre que ces guides, très appréciés d'un certain public, restent malheureusement trop abstraits et trop compliqués pour bon nombre d'usagers.

Le problème sera sans doute tout à fait résolu lorsque les fonctionnaires eux-mêmes auront acquis la maîtrise parfaite de ces problèmes et sauront dire, sans hésitation et du premier coup : "vous voulez ce renseignement, il vous faut vous adresser à Mr ou Mme X".

A l'heure actuelle, ce monsieur ou madame X sont souvent obligés de renvoyer sur Mr ou Mme Y qui eux-mêmes...

Combien de fois faut-il, au téléphone, exposer l'essentiel de son affaire, avant de tomber, dans le bon bureau, sur le bon interlocuteur...

Evitons la facile tentation d'ironiser. La maîtrise est-elle possible dans un système où les réglementations, les structures, les procédures, déjà si complexes, sont sans cesse modifiées par des nouveautés qui se surajoutent aux textes déjà en vigueur ?

L'information personnalisée.

C'est aussi du fait de cette complexité que l'information ponctuelle, immédiate et personnalisée, la seule qui intéresse vraiment l'administré, est si difficile à donner.

En effet, l'information générale intéresse finalement peu ou, plus précisément, son message "n'accroche" que lorsqu'il correspond, pour l'usager, à un problème qui se pose directement à lui.

Ce phénomène, tous les responsables de l'information en sont d'ailleurs conscients et en ont déjà tiré des conséquences diverses.

L'information générale demeure indispensable, car elle est un facteur important de sensibilisation du public. C'est elle qui incitera l'usager à aller prendre des renseignements plus précis.

Mais les efforts déjà développés par certaines administrations pour faire passer cette information par des relais adéquats (utilisation des entreprises de déménagement et des magasins de télévisions par la Direction générale pour les relations avec le public, relais de l'officier municipal par l'Association des régimes de retraite complémentaire), ouvrent une voie qui mériterait d'être d'avantage suivie.

Ces relais, des lieux de passage peuvent les constituer : les crèches, les jardins d'enfants (les centres d'information féminins les utilisent déjà dans certains cas), les pharmacies (la sécurité sociale s'en sert aussi parfois), les salles d'attente des médecins...

Ce sont aussi et surtout les différentes personnes en contact avec le public : travailleurs sociaux (assistantes sociales, éducateurs), animateurs culturels des maisons de jeunes ou des foyers de jeunes travailleurs -le souci du Gouvernement de donner un statut à cette catégorie professionnelle va d'ailleurs dans ce sens- et, aussi, tous les relais privés dont l'action peut avoir une incidence sur la vie administrative de l'individu (notaires, avocats, médecins, architectes ... ).

Tout ceci est affaire de recherche et d'imagination. Une telle orientation nécessitera certes un effort de sensibilisation de ces relais privés qui, dans certains cas, pourra être difficile. Mais l'expérience montre que cela est réalisable.

La question est plutôt de savoir si l'on ne demande pas à des personnes déjà surchargées une tâche surhumaine de formation (celle-ci étant indispensable à une bonne diffusion de l'information).

La participation de plus en plus fréquente de personnes privées à des tâches considérées jusqu'ici comme relevant des seules autorités administratives, sera sans doute un des facteurs clés de la réconciliation entre l'Administration et l'administré. Nous reviendrons plus loin sur la nécessité de ce décloisonnement.

- Dans la même optique, il est indispensable de multiplier les occasions de faire passer cette information générale auprès de l'administré, lors des décisions prises à son égard, ou lors des démarches qu'il est appelé à accomplir. Cela peut se faire par l'envoi d'imprimés ou par explication donnée oralement.

- Cette information au coup par coup est très importante car elle a des chances de toucher l'individu à un moment où il est réceptif, mais elle est difficile à donner, surtout par écrit.

- Cependant même l'information générale adaptée, dans la plupart des cas, se révèle insuffisante.

Le problème, pour l'administré, se pose ordinairement à un niveau très concret : "dans telle circonstance précise, quels sont mes droits ? quelles sont mes obligations ? si je n'ai pas droit à telle prestation, puis-je alors prétendre à une autre ? quelles démarches dois-je accomplir ? à quel moment dois-je me manifester ? etc...

A côté des problèmes relativement simples, il y a aussi des demandes de renseignement très précises, mais qui n'entrent pas dans le cadre des questions courantes posées à l'Administration. Il y a aussi la recherche d'information floue, plus difficile à appréhender, qui ne peut en réalité se faire jour qu'au coup par coup, en fonction des problèmes devant lesquels se trouve l'administré.

La difficulté, dans tous les cas, mais surtout pour l'administré qui ne connaît rien au monde administratif, sera de trouver le fil conducteur qui le mènera au bon service.

Il faudrait que tout administré trouve, au niveau le plus proche de lui (le cadre de la mairie serait sans doute le mieux adapté), l'interlocuteur qui saura, à coup sûr, l'orienter efficacement.

Cet informateur orienteur aurait un rôle clef, très difficile car il exigerait une excellente connaissance des structures et de l'action administrative, ainsi que des traits principaux des réglementations qui fondent cette action.

L'avènement de la télématique devrait lui faciliter la tâche. La réalisation de véritables bases de données administratives et la mise en place, à tous ces postes clés, de systèmes informatiques miniaturisés devraient en effet permettre à l'informateur de remplir pleinement sa mission.

En attendant que la télématique soit véritablement efficace -les progrès réalisés permettent de l'envisager à court terme- l'informateur pourrait s'aider des différents guides existants, ceux-ci étant encore sans doute plus souvent utilisables par des personnes déjà informées que par le grand public directement.

La mise en place de ces structures ne pourrait être efficace que si elle était accompagnée d'une forte publicité et d'une forte incitation de l'usager à s'adresser à ces relais. L'expérience montre en effet que malgré les efforts déjà accomplis par un certain nombre d'administrations pour décentraliser l'information, les administrés qui préfèrent s'adresser au niveau central sont encore nombreux. Les panneaux municipaux pourraient être utilisés à cet effet.

Le bon fonctionnement de tels services sera un gage de réussite de la décentralisation en cours.

Il sera en même temps nécessaire d'étudier les possibilités de donner à la presse et aux radios locales les moyens de remplir, dans tous les cas, leur rôle de relais de l'information générale. Dans certains départements, les relations de l'Administration avec ces médias s'établissent par l'intermédiaire du Cabinet du Préfet. Il serait souhaitable que cette pratique se systématise et qu'un fonctionnaire, sous l'autorité du futur Commissaire de la République, ait la responsabilité de diffuser l'information administrative en collaboration avec les différents services publics concernés. Le correspondant du Médiateur pourrait, dès à présent, jouer un rôle important dans le domaine qui relève des attributions de l'Institution du Médiateur.

La première orientation de l'administré s'étant réalisée de façon satisfaisante, il faudrait que celui-ci trouve ensuite, dans les services responsables de telle ou telle question, des fonctionnaires disponibles, sensibilisés à la nécessité d'adapter leurs explications au public qui se trouve devant eux, et prêts à motiver leurs décisions.

La sensibilisation au devoir d'information : Les agents d'accueil ne sont pas seuls appelés à donner de l'information. Tout fonctionnaire doit savoir que, quelles que soient sa qualification et son affectation, l'information du public fait partie de sa tâche quotidienne. Ce volet de son activité devrait, peut-être plus systématiquement qu'actuellement, figurer dans les programmes de formation.

La nécessité de s'adapter à son public : adaptation du langage, le problème est connu, mais aussi des explications que l'on fournit.

Comment par exemple peut-on espérer que l'individu n'ayant reçu aucune formation spéciale pourra admettre que le barème d'incapacité applicable aux anciens combattants et victimes de guerre n'est pas le même que celui qui sert de référence aux victimes d'accidents du travail ? Il ne l'admettra pas si on ne lui explique pas, grosso modo, le fondement de la différence.

Explication et motivation sont souvent liées. Combien de litiges et de mécontentements pourraient-ils être évités si pour trop de fonctionnaires, motivation ne signifiait pas simple citation d'une référence ou d'un texte de loi.

L'administré a raison alors de se révolter, car c'est vrai qu'il n'est pas traité là comme un citoyen à part entière.

Les exemples, arrivés chez le Médiateur ou cités par les correspondants départementaux, sont multiples. Comme on a pu le constater au début de ce chapitre sur l'information, le Médiateur est souvent amené à donner lui-même au réclamant l'explication qui lui manquait et qui, dans la plupart des cas, doit le satisfaire puisqu'il ne conteste pas l'interprétation ainsi donnée.

Mais, avant même qu'il ne soit saisi, (et c'est ainsi que l'a prévu le législateur) c'est le Parlementaire qui est sollicité. Députés et sénateurs peuvent en porter témoignage : il leur est souvent demandé de fournir un renseignement que, normalement l'administration concernée aurait dû donner plus clairement.

Pourquoi l'Administration ne prendrait-elle pas l'habitude de s'expliquer et de motiver plus explicitement ? Le temps passé à ce premier stade serait largement regagné par la suite puisqu'il serait de nature à supprimer un grand nombre de réclamations en réalité inutiles.

L'installation de l'informatique a pu, dans un premier temps, compromettre le résultat des efforts qui étaient déjà développés au sein de certaines administrations dans le sens d'une plus grande transparence.

Il faut espérer que les ajustements nécessaires pourront s'opérer pour que gestion efficace du service administratif et relation individualisée de ce service avec son usager ne soient plus antinomiques.

Il faudra spécialement veiller à ce que le développement de la technique informatique n'aboutisse pas à mettre en place un système robotisé de question réponse, qui supprimerait l'indispensable contact humain.

Le Médiateur a fait beaucoup pour que les bases juridiques qui devaient faciliter cette transparence de l'Administration soient posées, en oeuvrant notamment pour le vote des lois de 1978 et 1979 sur la communication des documents administratifs et sur la motivation. Il veillera à ce que l'évolution s'effectue réellement dans le sens du progrès.

L'effort de personnalisation et d'identification des fonctionnaires vis-à-vis du public, déjà perceptible dans certaines administrations, doit également se poursuivre et se développer. L'expérience montre que beaucoup d'administrés sont très sensibles à cet aspect des choses.

Décloisonner l'Administration

Nécessité d'une harmonisation des efforts, d'une coordination de l'action, notion de décloisonnement des services, de transversalité de l'Administration....

Sous des expériences variées, tous les responsables de l'information ont, au cours des visites, insisté sur cet aspect des choses.

En réalité, cette notion de décloisonnement découle de la constatation qui s'est imposée à ces responsables : seule "l'information globale" a un avenir.

Chacun, à sa place, souffre de cette spécialisation à outrance, de cette parcellisation des tâches auxquelles on a dû en venir. L'administré en est certes la première victime, mais le fonctionnaire n'est guère satisfait non plus des limites dans lesquelles se situe son action.

Comment décloisonner ?

Il est bien certain d'abord qu'une bonne gestion administrative passe par une bonne coordination de l'action administrative et, donc, par une bonne information de l'Administration elle-même sur l'action des différents services. Cela signifie, entre autres choses, que l'information ne doit pas seulement descendre correctement, mais qu'elle doit aussi remonter. C'est-à-dire que l'Administration ne doit pas avoir peur de la réclamation mais au contraire l'intégrer dans la marche quotidienne de ses services pour en tirer toute occasion d'amélioration. Certains services d'ailleurs tiennent déjà compte de cet aspect des choses.
Ce cloisonnement des services peut être - comme on l'a parfois constaté - un frein au bon fonctionnement des services d'accueil et de renseignement. Pour que ces services soient efficaces, il faut que leur action soit parfaitement accordée avec celle des services techniques. S'il y a concurrence ou mauvaise compréhension de la part des uns ou des autres, leur activité risque d'être sans grande utilité, une grande part de leurs richesses potentielles resteront perdues.

Pour que l'intégration se fasse, il faut, d'abord, que tous les fonctionnaires, quels qu'ils soient, aient été sensibilisés à ces notions d'accueil- on y revient toujours ! -et que chacun ne demeure pas toujours affecté à la même place. Service d'accueil, service technique : il est nécessaire que chacun ait l'occasion d'apprendre sur le terrain ces deux volets de l'action administrative, sinon la cohérence sera impossible.

D'une manière générale, il est probable que ces notions de décloisonnement posent en même temps le problème de l'organisation et des moyens des services de documentation dans l'Administration. Cette question, déjà étudiée par des organismes comme la Commission de coordination de la documentation administrative, devra dans le cadre de la décentralisation faire l'objet de nouvelles recherches.

Le décloisonnement, ce n'est pas seulement celui qui intervient à l'intérieur d'une même administration, c'est aussi celui qui doit se faire au niveau de l'Administration dans son ensemble (idée de transversalité).

Il faut dire, d'abord, que ce n'est sans doute pas en multipliant les organismes habilités à s'occuper de tâches à peu près analogues que l'on facilitera la coordination. La manie de toujours surajouter -alors que souvent il suffirait de donner aux services existants les moyens réels de fonctionner pour résoudre l'essentiel des problèmes- ne contribue certainement pas à la simplification et à la maîtrise du système.

Ne soyons pas injustes. Les institutions et organismes existants font d'ores et déjà ce qu'ils peuvent pour harmoniser leurs efforts et leur action : coordination dans l'élaboration et la diffusion de la documentation écrite, coordination dans l'organisation des services d'accueil.

Malheureusement, l'expérience de ces organismes montre qu'au moins pour les services d'accueil, si l'on arrive facilement à coordonner l'action de deux services, la coordination se fait déjà plus difficilement à trois, et devient pratiquement impossible à partir d'un certain seuil.

On en revient du même coup à la nécessité de donner une formation pluridisciplinaire aux agents d'accueil -avec les difficultés de maîtrise que cela implique- et sans doute de sensibiliser l'ensemble des fonctionnaires sur la nécessité de se sortir de leur spécialisation.

Pour les aider à faire les synthèses nécessaires, ne pourrait-on confier à un organisme technique (déjà existant !) la tâche d'étudier les points de rencontre, d'impact, de législations diverses mais qui souvent sont susceptibles de toucher les mêmes domaines et les mêmes administrés (en matière d'aides à la famille par exemple, ou d'invalidité) ? Ne serait-ce pas le rôle du Parlement de faire cette synthèse permanente ?

Décloisonner, c'est également mieux faire connaître les différentes initiatives et réalisations des uns et des autres, mieux informer sur les divers problèmes qui se posent à chacun.

On s'aperçoit que les relations inter-administrations ne suffisent pas, mais qu'il faut surtout développer les contacts des administrations avec les multiples relais privés -tous ceux à qui il devrait être plus souvent fait appel.

Les expériences menées dans les Ardennes, à Chartres, par la Direction générale pour les relations avec le public, par la Mutualité sociale agricole, montrent que ces contacts sont toujours très appréciés. Des discussions avec des fonctionnaires ont montré que lorsqu'ils n'existent pas, cela est ressenti comme un manque. Il est sans doute nécessaire de multiplier ces possibilités de rencontre.

Le travail sera d'autant plus efficace que chacun ne l'effectuera pas seul dans son coin sans tenir compte des incidences de ses décisions sur l'activité des autres.

Toujours dans cet esprit de décloisonnement, il est probable que l'Administration peut elle aussi tirer profit des expériences menées par des organismes non administratifs se heurtant aux mêmes problèmes d'information qu'elle : il est révélateur à cet égard qu'une institution comme l'Assemblée permanente des chambres de commerce et d'industrie ait récemment publié un document sur "Les chambres de commerce et d'industrie et l'information pour l'entreprise", sorte de livre blanc sur les problèmes de l'information (économique) de l'entreprise.

Il y a aussi tout un secteur para-administratif -comme celui des assurances pour lequel l'Administration au sens strict n'est pas compétente, mais qui aurait tout intérêt à s'intégrer à une recherche en ce sens.

Que l'on se souvienne enfin, que nombreux pourrait être -en particulier dans les communes rurales- les fonctionnaires retraités qui, à titre bénévole pourraient servir de "correspondants" et "d'informateurs" utilisant ainsi leur compétence et leur sens civique dans le prolongement d'une carrière arrivée à son terme.

L'Administration doit-elle être plus mobile ?

C'est une idée qui se développe de plus en plus au sein des services de relations publiques de l'Administration : Caisse primaire, centrale d'assurance maladie, Centre d'information jeunesse... L'expérience "l'Administration à votre service" que veut mettre en place le ministère de la Fonction Publique et des Réformes Administratives part de la même optique.

Il est sûr que l'Administration doit donner à chaque citoyen la possibilité de la connaître -le plus difficile étant d'ailleurs de toucher une certaine frange de la société qui, malgré beaucoup d'efforts, continue à rester en dehors du monde administratif.

Cette possibilité de se faire connaître, elle doit effectivement être facilitée par la multiplication des points de permanence, par la présence des services administratifs dans les centres commerciaux, près des gares... Dans les zones rurales, les tournées et permanences itinérantes, les présences sur les marchés sont indispensables. Les journées d'information dans les écoles, les entreprises, méritent certainement d'être développées.

Mais l'objectif de ces opérations doit rester bien précis : il s'agit de faire connaître l'Administration.

Il ne doit, sauf en de très rares exceptions, s'agir de se substituer à l'administré.

Là encore, c'est un aspect qui commence à se faire jour : si on agit trop pour et à la place de l'administré, l'impact que pourra avoir l'action de l'Administration sur cet administré risquera de rester très limité.

Qui doit être responsable de l'information administrative ?

Il n'est pas question de prendre, d'un seul coup, le contre-pied de ce qui a été dit auparavant. Mais il est généralement vrai que l'on est plus critique vis-à-vis d'une action à laquelle on ne participe pas activement. Et c'est un peu ce qui se passe dans les relations de l'administré avec l'Administration. L'usager profite de l'Administration, mais en même temps il la subit. Il se plaint d'elle, mais il ne peut guère intervenir positivement pour la faire évoluer, sauf s'il est lui-même impliqué dans l'affaire...

C'est pourquoi les orientations qu'ont déjà prises un certain nombre de services -le Médiateur a eu connaissance de quelques expériences mais il en existe certainement d'autres méconnues de lui- sont sans doute celles qui permettront de débloquer le réflexe anti-administration de beaucoup des Français.

Ce sont les seules, aussi, qui peuvent vraiment permettre d'adapter les actions à la diversité des besoins du public, ceux-ci variant en fonction de l'âge ou de l'état de santé des intéressés, de leur catégorie professionnelle, des régions etc...

Elles constituent, enfin, la meilleure chance pour l'Administration de ne pas se laisser dépasser par toutes les initiatives purement privées, qui se développent un peu partout, parfois utiles, parfois contestables, et de demeurer le chef d'orchestre en la matière.

Bien que le mouvement ait commencé à se manifester, il implique une évolution fondamentale aussi bien de l'Administration que de l'administré.

Du côté de l'Administration : il faut convaincre les fonctionnaires qu'ils ont, à terme, tout à gagner d'une amélioration de leurs relations avec le public.

Du côté de l'administré : il faut lui montrer la nécessité d'une critique constructive.

A un niveau de moindre importance apparente, d'autres mesures pourraient être prises, qui contribueraient à améliorer l'ambiance :

Par exemple :

- Il conviendrait que tous les bureaux administratifs soient numérotés de façon cohérente. On pourrait mettre en place, dans tous les halls des services ouverts au public, un organigramme de ces services, accompagné d'un fléchage clair. Le nom du responsable devrait figurer sur la porte, comme dans l'annuaire téléphonique.

- Il serait pratique que toutes les brochures et tous les dépliants d'information soient datés.

- Il faudrait éviter d'annoncer au public que les personnes intéressées pourront trouver tel document d'information à tel endroit sans s'être préalablement assuré que le volume de la diffusion sera suffisant pour ne pas être rapidement épuisé.

- Ne serait-il pas opportun que chaque administration conçoive pour ses services plutôt qu'un sigle indéchiffrable, un signe visuel de reconnaissance qui permettrait de l'identifier immédiatement, un peu comme ce qu'ont réalisé la Caisse nationale d'allocations familiales ou la Caisse d'épargne ?

D'autres constatations concernent davantage les fondements du système.

Par exemple :

- Il faut savoir que l'amélioration des techniques - notamment informatiques- ne seront pas suffisantes à elles seules à résoudre tous les problèmes si certain défauts du système - éparpillement, manque de coordination - se perpétuent.

- Il est indispensable de remettre de l'ordre dans la manière dont les textes officiels interviennent et sont publiés.

Cela signifie que :

- Chaque fois qu'un texte nouveau est élaboré, il faut éviter de le surajouter au précédent mais au contraire immédiatement refondre l'ensemble.

- Tous les textes utilisés à l'intérieur des services administratifs doivent être signalés et publiés.

- La forme, la périodicité, les modes de diffusion des bulletins officiels des ministères doivent être améliorés. Il est patent en effet que jusqu'ici, l'application du décret du 22 septembre 1979 prescrivant ces bulletins officiels s'est faite sans harmonisation ou même, ne s'est pas faite du tout. Il faudrait également développer et diversifier les lieux de consultation de ces bulletins officiels (centre de documentation, services d'accueil des préfectures ...). Il faudrait enfin que les bulletins départementaux et municipaux soient, mieux qu'actuellement, le relais permettant de faire passer cette information officielle.

- Il faut se méfier des "modes" dans les thèmes d'information : les handicapés, les femmes, l'enfance... Un intérêt éphémère risque de créer de faux espoirs et d'être la cause des déceptions correspondantes.

Quant à l'administré, qu'il nous soit permis de lui donner deux conseils :

- Il doit apprendre à présenter une demande, à constituer un dossier. L'accueil de ce document par l'Administration sera souvent fonction de sa présentation initiale, et du soin qui aura été mis à fournir toutes les pièces nécessaires. Rien de plus irritant, par la suite, que de recevoir des rappels successifs concernant les pièces manquantes...

- Il doit apprendre aussi à ne pas se contenter dans certains cas de simples affirmations données oralement par les services administratifs, et savoir se constituer des preuves. Ceci non dans un souci de méfiance systématique mais de bonne gestion de ses dossiers.

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