GABRIEL TARDE
(Sarlat, 1843 - Paris, 1904)
Gabriel Tarde est né en 1843 à Sarlat, en Dordogne.
Il est le fils dun juge dinstruction et se destinera
à son tour à cette carrière. Du fait dune
maladie qui le retient alité durant toute sa jeunesse,
il devient de surcroît un bon connaisseur de la philosophie
et des sciences humaines de son temps. Ainsi, tout en poursuivant
sa carrière de magistrat de province, il entame au début
des années 1880 une vie dintellectuel. Il se fera
connaître dabord par ses articles de psychologie
publiés dans la Revue philosophique de Théodule
Ribot. Il se distingue ensuite rapidement par ses textes de criminologie
qui comptent parmi les premières réactions contre
le fatalisme biologique de Lombroso.
En 1886, il rassemble ces écrits dans La criminalité
comparée, ouvrage qui connaît un franc succès
et qui amène notamment Alexandre Laccassagne à
solliciter sa collaboration pour les Archives danthropologie
criminelle quil vient de fonder à Lyon. Enfin, avec
la publication des Lois de limitation en 1890, Tarde se
positionne comme un théoricien majeur des sciences humaines
en général. Il profite en effet de lengouement
général que suscitent à cette époque
les recherches sur lhypnose et la suggestion. La reconnaissance
institutionnelle arrive rapidement. Il est nommé à
la direction de la statistique judiciaire au ministère
de la justice en 1894, puis surtout élu au Collège
de France en 1900. Tarde est alors à lapogée
de sa vie et de sa carrière dintellectuel. Pourtant,
sa théorie de limitation est déjà
critiquée. A vouloir tout expliquer, elle apparaît
comme trop générale par rapport aux travaux de
recherches empiriques rigoureux que promeut léquipe
emmenée par Emile Durkheim autour de lAnnée
sociologique. De fait, au moment de sa mort, en 1904, Tarde a
déjà laissé échapper le leadership
de la sociologie française à son jeune rival. Il
nen demeure pas moins une figure marquante de la fin du
XIXème siècle et lun des premiers et des
plus importants opposants à la criminologie biologique
de Lombroso.
Pour en savoir plus :
* Laurent Mucchielli, La découverte du social. Naissance
de la sociologie en France (1870-1914), Paris, La Découverte,
1998, 572p.
* Réédition des uvres de Tarde : Editions
de l'Institut Synthélabo pour le progrès de la
connaissance, Collection " Les empêcheurs de penser
en rond ", 1999 :
Vol. I : Monado-logie et sociologie, préface d'Eric
Allliez (150 p.).
Vol. II : La logique sociale, préface de René Schérer
(603 p.).
Vol. III : L'opposition universelle, préface de Jean-Clet
Martin, 1999 (408 p.).
Vol. IV : Les lois sociales, préface d'Isaac Joseph, (151
p.),
Vol. V Essais et mélanges (à paraître).
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