LES REFORMES



Chaque année, un nombre important de propositions - une trentaine environ, ce chiffre variant d'une année à l'autre - sont présentées aux autorités concernées. Leur traitement s'effectue de façons différentes selon l'importance du sujet. Au cours de l'année 1995, plus de dix propositions ont donné lieu à une suite positive.

1. Des exemples de propositions de réformes qui ont abouti favorablement

- C'est le cas de la réforme RAG 90-03 concernant le respect des décisions du juge judiciaire.

À la demande du Médiateur de la République avait été publiée au Journal officiel du 15 octobre 1988 la circulaire du 13 octobre 1988 relative au respect, par les administrations, des décisions du juge administratif.

Les dossiers reçus par le Médiateur, notamment dans le domaine social et celui de l'indemnisation du chômage, montraient la nécessité de préciser aux administrations et services publics les règles à adopter pour apprécier l'opportunité de faire appel des jugements défavorables en s'inspirant de l'esprit des dispositions de la circulaire du 13 octobre 1988 relative au respect des décisions du juge administratif.

La circulaire du 9 février 1995 a répondu à cette demande.

- C'est aussi le cas de la réforme 95-R007 concernant le remboursement des soins au vu d'un duplicata en cas de perte de l'original de la feuille de soins.

L'attention du Médiateur de la République était appelée depuis plus de 6 ans sur les difficultés rencontrées par les assurés sociaux à ce sujet.

Après avoir réitéré les deux précédentes suggestions de réforme, le Médiateur a obtenu une simplification administrative, par la mise en service d'un imprimé spécifique.

- C'est encore le cas de la réforme JUS 94-03 concernant la procédure en matière de contraventions, d'ordonnance pénale et de recouvrement de l'amende.

Les garanties offertes aux contrevenants, tant en ce qui concerne les possibilités de contester l'existence de l'infraction que le recouvrement des amendes, n'apparaissent pas suffisamment explicites dans les textes applicables.

Les dispositions du décret no 95-457 du 26 avril 1995 apportent sur ces sujets toutes les précisions nécessaires à l'exercice des voies de recours des intéressés.

L'arrêté du 24 juillet 1995 relatif au traitement automatisé des ordonnances pénales et du jugement devant le tribunal de police comporte d'ailleurs la collecte et la conservation des informations utiles à l'exercice et à l'accès aux différentes voies de recours.

- La proposition de réforme DEF 94-02 qui avait pour objet de maintenir et développer le service national sous forme civile, notamment en affectant des jeunes appelés dans les établissements d'enseignement secondaire pour aider les handicapés dans leurs études, a été largement prise en considération.

Le nombre des jeunes appelés est passé d'environ 150 par an à plus de 200 et une augmentation significative est envisagée pour l'année 1996.

- L'attention du Médiateur de la République avait souvent été appelée sur les difficultés rencontrées par les candidats aux concours de la fonction publique qui souhaitaient procéder à leur inscription par minitel, notamment pour les concours organisés par l'éducation nationale (réforme ED 94-01).

L'absence de texte d'application de la loi du 26 juillet 1991 privait les candidats intéressés de sécurité juridique.

Le décret no 95-681 du 9 mai 1995 a répondu aux préoccupations dont le Médiateur de la République s'était fait l'écho.

2.Des exemples de propositions de réformes en cours, significatives des attentes des administrés et de l'amélioration des relations avec les services publics

Destinataire des réclamations des personnes physiques ou morales faisant état de dysfonctionnement de l'administration, et doté du pouvoir de proposer la modification des textes législatifs ou réglementaires dont l'application aboutit à une iniquité, le Médiateur de la République a suggéré les réformes suivantes, de nature à améliorer les relations entre les administrations et les citoyens.

Sur l'exclusion (1) :


(1) Voir également le chapitre du présent rapport consacré à cette question.


- À la suite du décret no 94-876 du 12 octobre 1994 permettant la délivrance d'une carte nationale d'identité aux personnes sans domicile fixe, le Médiateur a soutenu une proposition de loi tendant à autoriser l'inscription des intéressés sur une liste électorale.

Le calendrier parlementaire de la fin de l'année 1994 n'a pas permis l'examen de cette proposition de loi.

Il a donc été demandé aux ministres concernés de favoriser l'examen de cette proposition de loi (réforme 95-R019).

- Les majeurs sous tutelles sont, aujourd'hui, les seules personnes frappées d'une interdiction absolue d'inscription sur les listes électorales.

Cette interdiction absolue ne paraît pas toujours justifiée.

Cependant, la commission des lois de l'Assemblée nationale a refusé, fin 1994, d'examiner les propositions de loi, l'une adoptée par le Sénat, l'autre présentée par des députés.

Il a été demandé que ces propositions de loi fassent, de nouveau, l'objet d'un examen (réforme INT 93-04).

Sur la vie du citoyen :

- La généralisation du mode de paiement par carte bancaire dans les services publics a été demandée à nouveau en juin 1994 (réforme AGE 94-02).

Très largement satisfaite dans les services hospitaliers, la réforme se heurte à des difficultés budgétaires pour être mise en úuvre dans les préfectures et les services du Trésor.

- Les personnes nommées tuteurs sont souvent mises, pour l'accomplissement de leur fonction qualifiée de charge publique, dans l'obligation de produire une copie authentique de l'acte les désignant tuteur. La délivrance de cet acte donne lieu à la perception d'un droit de timbre fixé à 60 F.

La suppression de la perception de ce droit pour les tuteurs a été demandée, mais la satisfaction de la réforme se heurte à des difficultés budgétaires (réforme JUS 92-01).

Sur l'information du citoyen :

- Les assurés sociaux qui choisissent une hospitalisation hors du secteur dans lequel ils sont domiciliés ne sont pas toujours remboursés de la totalité de leurs frais d'hospitalisation.

Une information claire et préalable à leur décision devrait être assurée par l'intermédiaire des prescripteurs (réforme STR 91-05).

- Les bordereaux de situations de la dette d'un contribuable ne reflètent pas toujours le montant exact de la dette.

Le Médiateur de la République a demandé que les dispositions soient prises pour que le Trésor public fournisse un renseignement exact (réforme 95-R009).

- Les notifications de refus de bourses de l'enseignement supérieur sont effectuées sur des imprimés qui ne permettent pas au demandeur de connaître exactement les motifs retenus.

Une meilleure information à cet égard paraît indispensable (réforme 95-R003).

- Les voies de recours contre les décisions des COTOREP refusant l'affiliation à l'assurance-vieillesse des mères de famille en charge d'un enfant handicapé sont incertaines.

Eu égard à la situation des intéressées, les voies de recours contre ces décisions devraient être précisées (réforme 95-R006).

Calendrier des réunions d'étude des propositions :

Les réunions du comité interministériel de suivi des propositions de réforme du Médiateur de la République sont tenues à l'hôtel Matignon, en présence de M. Jean-Éric SCHOETTL, directeur du secrétariat général du Gouvernement et de M. Antoine JARRIGE, chargé notamment d'y suivre les questions concernant le Médiateur de la République. Ces réunions ont été placées sous la présidence de M. Jean PROT, conseiller technique au cabinet de M. André ROSSINOT, ministre de la fonction publique jusqu'au 22 mars 1995, et le 3 octobre 1995, sous la présidence de M. Nicolas BODSON, conseiller technique au cabinet de M. Claude GOASGUEN, ministre de la réforme de l'État, de la décentralisation et de la citoyenneté. Les ministres sont représentés à ces réunions lorsqu'ils sont concernés par les réformes qui sont examinées.

En 1995, le comité s'est réuni le 22 mars et le 3 octobre.

Enfin, le Médiateur de la République a été associé aux travaux de la Commission de simplification des formalités administratives (COSIFORM) et aux propositions de réformes présentées par les centres interministériels de renseignements administratifs (CIRA).



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