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LA LETTRE DU MEDIATEUR

Monsieur le Président de la République,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

La France a accueilli, les 15 et 16 mars 1995, la 4e réunion des médiateurs nationaux d'Europe.

J'ai tenu à inviter les médiateurs africains à nous rejoindre le 17 mars. Ce fut la première rencontre Europe/Afrique des médiateurs nationaux.

J'ai voulu rendre compte dans ce rapport de ces trois journées de travail et de recherche couronnées de succès, qui ont permis de confronter les approches et les démarches, de comparer nos missions, nos moyens et nos pouvoirs respectifs, d'enrichir nos expériences et nos savoirs réciproques, de faire progresser les idées et les procédures de médiation.

Parmi les conclusions tirées de cette grande rencontre, et qui figurent dans ce rapport, je veux ici en relever une qui me paraît fondamentale pour l'avenir: "...la reconnaissance constitutionnelle des institutions de Médiateur renforce, quand elle existe, leur assise et leur place dans les institutions démocratiques ".

C'est dans cet esprit que je souhaite respectueusement insister sur la nécessité de donner désormais, en France, un statut constitutionnel à l'Institution du Médiateur de la République, comme l'avait retenu dans ses conclusions du 15 février 1993 le comité Vedel.

Les réclamations qui, chaque année, me sont adressées par dizaines de milliers, sont un révélateur social et font de l'Institution du Médiateur de la République un formidable observatoire, parmi d'autres, des tendances qui se dessinent dans nos sociétés modernes. Elles jettent une lumière contrastée sur notre réalité sociale, elles sont le reflet de ses craquements et de ses fractures, de ses angoisses et de ses maux, de ses aspirations et de ses besoins aussi..

L'exclusion est hélas, devenue un phénomène de société qui frappe trop de nos compatriotes et qui commande une mobilisation générale des énergies et des volontés. J'ai voulu, avec mes collaborateurs, renforcer, renouveler, diversifier la contribution déjà ancienne de l'Institution à la prévention et à la lutte contre ce fléau qui peut ronger notre société comme un cancer. J'explique dans ce rapport, comment je tente d'y jouer un rôle, dans le cadre des compétences qui m'ont été dévolues par la loi

J'aborde, au fond dans le même esprit, les difficultés que rencontrent les personnes surendettées pour faire face à leurs dettes fiscales.

Je fais également le point des relations de la médiature avec les organismes d'assurance-chômage, après les observations formulées dans mon rapport de 1993.

Il m'a paru par ailleurs utile de procéder à une enquête sur les principaux régimes de retraite, afin de clarifier les réflexions et d'aider à la formulation de propositions

La question du traitement des réclamations relevant du domaine de la justice est délicate. J'ai souhaité y consacrer une étude, fruit de l'expérience et d'une concertation avec mes interlocuteurs, qui précise les limites d'une relation de travail dont le seul objet est d'apporter une contribution à l'amélioration du service public de la justice.

Pour faciliter les relations des citoyens avec l'État, j'ai voulu insister sur la nécessité de privilégier le recours à la transaction pour le règlement des litiges.

Il est choquant que les services publics n'exécutent pas les décisions de justice qui les condamnent C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de préciser l'action du Médiateur en cette matière.

Enfin le rapport annuel, c'est aussi le bilan du travail dévoué des équipes de la médiature, au siège et dans les départements, le compte rendu des activités, la présentation de cas significatifs et des propositions de réforme présentées aux pouvoirs publics.

L'Institution du Médiateur est aujourd'hui plus connue et sa charge s'accroît. Sa crédibilité, qui s'étend aussi, dépend certes des médiations réussies, mais aussi de la rapidité et de la fiabilité des conclusions rendues, de la capacité d'explication et de pédagogie qui les entourent, de l'utilité des réformes proposées pour le citoyen. Le citoyen, dont il faut sans cesse simplifier la vie et qui doit devenir ou redevenir le coeur des préoccupations des politiques de service public.

Croyez, Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, à l'assurance de ma très haute considération.

             Jacques PELLETIER


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