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LA LETTRE DU MEDIATEUR


Monsieur le Président de la République,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Cette année, en appplication du Traité de Maastricht, les institutions de l'Union européenne se sont enrichies d'un Médiateur; de nombreux États dans le monde ont fait de même. J'ai d'ailleurs été, souvent, associé aux réflexions préalables et aux démarches qui les ont conduits à se doter d'une institution de cette nature.

Dans ce contexte, il m'a semblé utile de présenter dans le rapport 1994 les statuts et les compétences du Médiateur européen, ainsi que de la plupart de mes homologues de notre continent, comme de notre référence historique commune, l'Ombudsman suédois.

Je me réjouis du nouvel essor donné aux démarches de médiation qui, sans porter ombrage à des organes plus classiques de solution des conflits, ni gêner leur action, complètent la panoplie des institutions démocratiques, incitent les décideurs publics et privés à une gestion individualisée, plus tolérante et plus humaine, contribuant ainsi à renforcer la cohésion sociale.

En créant en France un Médiateur de la République, le législateur et le gouvernement de l'époque avaient affrmé leur souci de ne le voir empiéter ni sur les prérogatives constitutionnelles du Parlement, ni sur celles de la Justice, en charge conjointement des droits de l'homme et des libertés. En revanche, ils souhaitaient réduire l'arbitraire dans les rapports entre les citoyens et les pouvoirs publics, et y introduire plus de liberté et d'équité.

Dans de nombreux cas, mon action rejoint les exigences liées aux droits de l'homme et c'est bien en m'y référant que je suis parfois conduit à recommander une solution " équitable " au problème qui m'est soumis ou à proposer de réformer certaines dispositions de la loi et du règlement.

1994 marque, précisément, le 20e anniversaire de la ratification par la France de la Convention européenne des droits de l'homme dont la doctrine, encore imparfaitement assimilée, transforme pourtant en profondeur notre système juridique.

Dans le prolongement de la réflexion engagée dans le précédent rapport sur le respect des droits de l'homme, j'ai voulu, à la lumière de quelques-unes des réclamations qui m'ont été soumises, illustrer les conséquences et les répercussions de ce texte sur l'action administrative de notre pays.

Un autre thème important me préoccupe et sera abordé dans ce rapport: celui des bourses d'enseignement. Elles font l'objet de réclamations de plus en plus nombreuses, qui portent sur des dysfonctionnements divers, mais aussi sur des problèmes de fond Je ne méconnais, ni ne mésestime les efforts récents des pouvoirs publics pour tenter d'améliorer le système. Mais j'aurais souhaité qu'une réflexion d'ensemble, sous la forme d'une évaluation globale, soit engagée, et j'explique pourquoi.

Enfn, je crois nécessaire que soient abordés, comme chaque année, divers aspects de la vie de l'institution, quelques-uns de ses combats, de ses succès, mais aussi des résistances et des inerties qui demeurent, freinant parfois des évolutions indispensables, et que soit évoqué le déf permanent de mes collaborateurs à Paris et de mes délégués départementaux qui assument des charges sans cesse croissantes pour traiter le plus rapidement et le mieux possible des réclamations toujours plus nombreuses et m'aident à avancer sur le chemin de la réforme et de l'équité.

             Jacques PELLETIER

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